Le brut se replie légèrement à New York, le Moyen-Orient reste surveillé
New York - Les prix du pétrole se sont légèrement repliés vendredi à New York au terme d'une séance hésitante alors que les investisseurs surveillaient la situation au Moyen-Orient.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a terminé à 105,40 dollars, en recul de 20 cents par rapport à la veille.
A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a cédé 13 cents à 115,59 dollars.
"Les prix font du surplace avant le week-end, se maintenant à leurs niveaux (élevés). Ils sont en hausse sur la semaine, pris dans des forces opposées", a observé Matt Smith, de Summit Energy.
D'un côté, le marché continuait de surveiller le Japon, où la situation restait "imprévisible" à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, retardant la reconstruction du pays.
Autre facteur négatif faisant craindre pour la demande en pétrole, la zone euro était confrontée à de nouvelles menaces face à un possible plan de sauvetage au Portugal en difficulté.
A l'opposé, la persistance des troubles au Moyen-Orient continuait de soutenir le marché pétrolier.
Le baril à New York est resté à quelques encablures de son plus haut de la semaine (106,69 dollars) et non loin du pic atteint début mars (106,95 dollars, un plus haut depuis 2008).
"Les investisseurs ont déjà pris en compte dans une large mesure dans les prix les pénuries de production au Libye, et maintenant tout développement supplémentaire au Moyen-Orient va doper les prix", a expliqué Matt Smith.
"Mais comme pour le moment il s'agit simplement de troubles, on voit simplement les prix se maintenir à plus de 105 dollars", a ajouté l'analyste.
Des manifestations violentes se sont étendues vendredi à toute la Syrie, où plusieurs manifestants ont été tués par des tirs près de Deraa (sud), et en Jordanie un manifestant pro-réforme a été tué, le premier dans ce pays. Au Yémen, le président contesté Ali Abdallah Saleh s'est dit prêt à "résister" après l'échec de tractations avec un général dissident.
L'actualité soutenant le marché "est la même depuis quelques jours, le marché adopte un mode d'attente", a abondé Tom Bentz, de BNP Paribas.
En Libye, les rebelles, avec l'aide des interventions de la coalition internationale, semblaient resserrer leur étau sur la ville stratégique d'Adjdabiya (Est).
"Le chemin vers la stabilité pour la Libye est flou actuellement, et pour cette raison les prévisions de production de pétrole sont minimes pour 2011", ont affirmé de leur côté les analystes de JPMorgan, qui ont relevé leur objectif de prix pour le deuxième trimestre de l'année, à 118 dollars le baril.
Par ailleurs, plusieurs raffineries ont rouvert au Japon, facteur potentiel de soutien pour les prix.
"Une capacité de raffinage d'environ 700'000 barils par jour revient sur le marché, même si une capacité d'environ 600'000 barils par jour reste hors service. Une partie de cette source de demande en pétrole brut va commencer à revenir à un moment donné", a noté Tom Bentz.
rp
(AWP/28 mars 2011 06h20)