Le pétrole termine à son plus bas en cinq mois à New York
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre a lâché 2,10 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 93,04 dollars, un plus bas depuis fin mai.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a terminé à 105,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 59 cents par rapport à la clôture de lundi.
C'était une journée vraiment intéressante sur le marché de l'énergie, le prix du baril ayant été mis sous pression pour des raisons fondamentales, géopolitiques, techniques et de politique monétaire, remarquait Robert Yawger de Mizuho Securities USA.Les acteurs du marché anticipent en effet l'annonce cette semaine d'une nouvelle progression des stocks de brut aux Etats-Unis, qui ont déjà augmenté de 29,8 millions de barils depuis mi-septembre dans le pays. Les chiffres officiels du Département américain à l'Énergie (DoE) seront publiés jeudi, avec un jour de retard par rapport au calendrier habituel en raison d'un jour férié lundi aux États-Unis.
Parallèlement, le dernier rapport de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a montré que le marché mondial était déjà très bien approvisionné, les réserves de produits pétroliers disponibles correspondant au troisième trimestre à 58 jours de consommation, contre 52,1 jours en moyenne de 2003 à 2007, remarque Robert Yawger.
Sur le front géopolitique, le marché a accueilli positivement le mini-accord conclu avec Téhéran qui, même s'il n'est pas le grand accord attendu, est un petit pas dans la bonne direction, ajoute l'analyste.
L'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) ne sont en effet pas parvenus à un terrain d'entente ce week-end. Mais Téhéran a conclu un accord lundi avec l'Agence nucléaire de l'ONU qui pourrait constituer une première étape vers une éventuelle levée de l'embargo imposé à l'encontre des exportations de pétrole iranien.
Les investisseurs ont aussi conservé un oeil sur la Libye, autre important producteur de brut, où des mouvements de protestation perturbent régulièrement depuis plusieurs mois l'extraction et les exportations.
Défiant un peu plus les autorités de Tripoli, des partisans d'un système fédéral, qui bloquent des sites pétroliers dans l'est du pays, ont annoncé dimanche soir la création d'une compagnie pour commercialiser le pétrole libyen.
Aux Etats-Unis, plusieurs responsables de la banque centrale américaine (Fed) ont par ailleurs suggéré à l'occasion de diverses interviews qu'il n'était pas exclu que l'institution ralentisse son soutien massif à l'économie dès décembre. Ce ralentissement rend fébrile les investisseurs qui se demandent si l'économie américaine, et par ricochet la demande énergétique, peut continuer à croître sans la politique monétaire très accommodante de la Fed.
Face à ces facteurs négatifs pour le prix du baril de WTI, le cours est passé en fin de séance sous le seuil technique des 93 dollars, renforçant ainsi son recul, selon Robert Yawger.