Le brut finit en petite baisse, pris entre des forces opposées
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a terminé à 105,60 dollars, en recul de 15 cents par rapport à la veille.
A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 15 cents à 115,72 dollars.
"Le marché s'est heurté à des prises de bénéfices", a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.
Le prix du baril, qui est resté ancré à des niveaux élevés, a tout de même cédé un peu de terrain après avoir clôturé la veille à son plus haut niveau depuis 2008 sur le marché new-yorkais. Il est monté jusqu'à 106,69 dollars en séance.
"Le marché a été hanté tout au long de la séance par la très décevante publication sur les commandes de biens durables", a ajouté M. Kilduff.
Celles-ci ont reculé de manière inattendue en février, de 0,9% par rapport à janvier.
Ces chiffres ont fait hésiter les investisseurs en début de séance, les chiffres des demandes hebdomadaires d'allocations chômage, publiés également avant l'ouverture, s'étant révélés plus encourageants.
Ces demandes d'allocation ont poursuivi leur tendance à la baisse, avec 382'000 demandes recensées la semaine passée.
Le rapport sur les commandes de biens durables "reflète les problèmes existants pour l'économie", a estimé John Kilduff. "On réalise tout simplement que les prix sur le marché de l'énergie sont montés un peu vite, par rapport aux perspectives pour la demande".
Les tensions géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient continuaient toutefois de soutenir le marché.
Outre la Libye, où la coalition internationale poursuivait ses frappes aériennes jeudi au sixième jour de son intervention, le Yémen et la Syrie étaient secoués par des mouvements de contestation.
"D'une manière générale, l'environnement fondamental reste très haussier, les risques sont toujours élevés", a rappelé Phil Flynn, de PFG Best Research en faisant référence aux suites de l'incident à la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, mais aussi aux troubles au Proche-Orient.
Avant les troubles, la Libye produisait environ 1,6 million de barils de pétrole par jour, dont elle exportait 1,3 million de barils, en grande partie vers l'Europe. Les exportations du pays sont actuellement quasi interrompues.
Au Yémen, la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh se maintenait malgré des concessions.
Les autorités syriennes ont elles affirmé qu'elles envisageaient l'annulation de l'état d'urgence, promis des mesures anti-corruption et annoncé des hausses de salaires, au lendemain de manifestations dans le sud du pays qui ont fait 100 morts selon des militants.
La fatigue observée sur le marché du pétrole a été aussi enregistrée sur le marché de l'or: après avoir atteint un record historique à 1447,82 dollars au comptant, le prix de l'once s'est finalement replié.
rp
(AWP/25 mars 2011 06h20)