Le brut porté à New York par de nouvelles perturbations en Libye
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont progressé lundi à New York, soutenus par une nouvelle baisse des exportations de brut en provenance de Libye et l'anticipation du maintien par la banque centrale américaine de ses mesures de soutien.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a gagné 83 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 98,68 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a terminé à 109,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 2,68 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
La production de brut en Libye, déjà fortement perturbée par la guerre civile, avait été encore plus affectée cet été par des grèves sur les installations pétrolières, tombant jusqu'à 150'000 barils par jour (contre 1,5 million de baril par jour en temps normal).
Mais elle était repartie à la hausse depuis quelques semaines.
Or "on a appris que des protestations entravaient de nouveau la production" qui pourraient de nouveau fortement baisser, indique John Kilduff d'Again Capital. "Ces barils vont manquer au marché et cela fait monter les prix".
Selon lui, cela relègue du coup au second plan des données par ailleurs mitigées sur l'économie américaine.
Selon l'Association nationale des agents immobiliers (NAR), les promesses des ventes de logements ont ainsi accéléré leur chute en septembre et baissé pour le quatrième mois consécutif.
La production industrielle a de son côté enregistré une progression légèrement plus forte que prévu sur la même période.
Les cambistes attendent aussi la réunion du FOMC, le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale prévue mardi et mercredi.
Les responsables de l'institution devraient, de l'avis de la majorité des analystes, pencher pour le statu quo en matière de politique monétaire.
La Fed injecte notamment chaque mois 85 milliards de dollars de liquidités dans le but de soutenir la reprise économique américaine.
Ces injections ont tendance à affaiblir le dollar et à alimenter l'appétit pour les actifs à risque, deux éléments qui jouent en faveur du pétrole.
Les acteurs du marché sont à l'affût de tout indice sur les intentions exactes des membres de la Fed.
Les acteurs du marché gardent par ailleurs un oeil attentif sur le dossier iranien alors que les négociateurs tiennent toute la semaine une série de rencontres à Vienne pour préparer la réunion entre les puissances du groupe "5+1" et l'Iran à Genève (Suisse) les 7 et 8 novembre.
Le négociateur en chef de l'Iran s'est prononcé lundi pour une "nouvelle approche" dans ses relations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"Personne ne sait quel effet négatif sur les cours pourrait avoir l'arrivée du pétrole iranien sur le marché mondial" si les sanctions à l'encontre de Téhéran étaient levées, remarque Phil Flynn de Price Futures Group.
"L'offensive de charme du nouveau président iranien Hassan Rohani au Nations unies le mois dernier et son échange téléphonique historique avec le président américain Barack Obama ont ravivé les espoirs (...) d'une avancée des négociations actuellement bloquées sur le programme nucléaire de Téhéran", relève-t-il.
Cela pourrait se traduire notamment par la levée d'un embargo sur les exportations pétrolières "qui ont diminué de plus de moitié depuis que l'Union européenne et les Etats-Unis ont renforcé les mesures mi-2012", ajoute le spécialiste.
afp/rp
(AWP / 29.10.2013 06h21)