Le brut hésite à Londres, le marché surveille le Moyen-Orient
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,56 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1 cent par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, grimpait de 78 cents à 106,51 dollars.
Les opérateurs se montraient prudents, dans un marché toujours soutenu par le conflit en Libye et les troubles à travers le Moyen-Orient.
En Libye, la coalition internationale poursuivait ses frappes aériennes jeudi, au sixième jour de son intervention, après plusieurs raids à Tripoli mercredi, affirmant avoir neutralisé l'aviation des forces du colonel Kadhafi.
"Il devient de plus en plus évident que cela prendra très longtemps, probablement de longs mois, avant que le pétrole libyen commence à revenir sur le marché", rappelait Filip Petersson, de la banque SEB.
Avant les troubles, la Libye produisait environ 1,6 million de barils de pétrole par jour, dont elle exportait 1,3 million de barils, en grande partie vers l'Europe. Les exportations du pays sont actuellement quasi interrompues.
"Le soutien qu'apportent aux prix du pétrole les crises en Afrique du nord et au Moyen-Orient ne devrait pas diminuer: la situation en Syrie et au Yémen, en particulier, ne cesse de se détériorer", ajoutait M. Petersson.
Le Parlement yéménite a approuvé mercredi l'instauration de l'état d'urgence, un vote rejeté par l'opposition qui demande le départ immédiat du président Ali Abdallah Saleh. En Syrie, au moins 15 personnes ont été tuées mercredi à Deraa (sud du pays) lors de manifestations contre le pouvoir, selon des militants des droits de l'Homme.
"Et il faut ajouter à cela l'attaque terroriste qui a touché mercredi Jérusalem... Le marché du pétrole ne manque donc pas de facteurs géopolitiques pour progresser, même si les volumes d'échanges restent limités", observait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.
"Des volumes d'échanges modérés ne signifient pas une impossibilité pour les prix de grimper nettement, car des réactions techniques du marché peuvent facilement pousser les prix dans un tel environnement", a-t-il averti.
Le marché continuait par ailleurs de digérer les statistiques hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui ont fait l'état d'une augmentation plus importante que prévu des réserves de brut (+2,1 millions de barils).
Mais elles ont aussi témoigné d'une forte chute des stocks d'essence, plus prononcée qu'attendu (+5,3 millions de barils), qui avait permis aux cours du brut d'accélérer leur hausse mercredi sur le marché new-yorkais.
"D'une part, la demande (d'essence) s'est ressaisie, mais les Etats-Unis devraient également exporter davantage d'essence en raison de la baisse de productions en Libye et au Japon", commentaient les experts de Commerzbank.
"Cela pourra conduire à une production accrue des raffineries (américaines) dans les prochaines semaines, et aidera à faire reculer le niveau encore très élevés des stocks de brut" aux Etats-Unis, expliquaient-ils.
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(AWP/24 mars 2011 13h00)