Le brut en hausse, soutenu par les tensions dans le monde arabe
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 116,05 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 35 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, grimpait de 75 cents à 105,72 dollars.
"Le conflit en Libye soutient les cours du pétrole tout comme le regain de contestation au Yémen. Les tensions persistantes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient demeurent très sérieuses et cela tire vers le haut un marché déjà haussier", expliquait Myrto Sokou, analyste chez Sucden.
"Le marché se comporte de manière relativement volatile, mais les prix du brut restent dans l'ensemble portés par une dynamique solide" alimentée par ces tensions géopolitiques, poursuivait-elle.
Au cinquième jour de l'intervention de la coalition internationale en Libye, marqué par de nouveaux combats meurtriers entre forces gouvernementales et insurgés, le colonel Mouammar Kadhafi a affirmé que son pays était "prêt pour la bataille, qu'elle soit longue ou courte".
"Etant donné les dommages infligés aux infrastructures, les estimations indiquent que la production libyenne de pétrole pourrait être affectée plus d'un an, et en cas de guerre civile prolongée ou d'actes de sabotages, cela pourrait être encore plus long", avertissaient les experts de Commerzbank.
La Libye produisait avant la crise environ 1,6 million de barils par jour, qu'elle exportait en grande partie vers l'Europe; les exportations libyennes se sont arrêtées en raison des combats.
Au Yémen, lâché par une partie de son armée, le président Ali Abdallah Saleh a proposé mardi de quitter le pouvoir au début 2012, mais l'opposition a rejeté cette offre insistant sur son départ immédiat, conduisant le Parlement yéménite à approuver mercredi l'instauration de l'état d'urgence dans le pays.
"La stabilité de la région se trouve menacée, et cela entretient la prudence des investisseurs, bien que le Yémen, voisin de l'Arabie saoudite, soit un producteur de pétrole relativement modeste, avec une production de seulement 260'000 barils par jour", notait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) ont par ailleurs favorisé la hausse des cours du brut sur la place new-yorkaise.
Le DoE a ainsi fait état d'un plongeon de 5,3 millions de barils des stocks américains d'essence la semaine dernière, une chute bien plus prononcée qu'attendu.
"Les stocks d'essence tombent désormais sous leurs niveaux de l'an dernier, mais ce n'est pas parce que la demande est particulièrement forte, mais parce que l'offre (d'essence) est plus basse" en raison notamment d'une baisse des importations, tempérait Torbjorn Kjus, analyste de DnB NOR Markets.
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont quant à eux progressé de 2,1 millions de barils, une hausse moins marquée que prévu par les analystes, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) sont quant à eux restés inchangés.
rp
(AWP/23 mars 2011 18h30)