Le brut en légère hausse, soutenu par les tensions dans le monde arabe
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 116,19 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 49 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, grimpait de 54 cents à 105,51 dollars.
"Le marché reste très bien soutenu" par les tensions dans le monde arabe, alors que "les bombardements aériens des forces alliées se poursuivent en Libye et que la contestation continue au Yémen", résumait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Au Yémen, lâché par une partie de son armée, le président Ali Abdallah Saleh a proposé mardi de quitter le pouvoir au début 2012, mais l'opposition a rejeté cette offre insistant sur son départ immédiat, conduisant le Parlement yéménite à approuver mercredi l'instauration de l'état d'urgence dans le pays.
Le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a mis en garde contre les risques de guerre civile dans son pays, dont la capitale Sanaa est le théâtre depuis lundi d'un déploiement de chars d'unités militaires rivales.
"C'est la stabilité de la région qui se trouve menacée, et cela entretient la prudence des investisseurs, bien que le Yémen, voisin de l'Arabie saoudite, soit un producteur de pétrole relativement modeste, avec une production de seulement 260.000 barils par jour", soulignait M. Kryuchenkov.
La situation en Syrie était de nature à renforcer la nervosité du marché: au moins quatre personnes ont été tuées mercredi dans le sud de la Syrie, où des manifestations sans précédent contre le régime ont été violemment réprimées par les forces de l'ordre.
"Le marché demeure très tendu et les incertitudes géopolitiques limitent un recul des prix. Mais les pertes de la production libyenne de brut est déjà intégrée dans les prix, et les cours du Brent restent en-deçà des sommets atteints en février", lorsqu'ils avaient approché 120 dollars le baril, poursuivait M. Kryuchenkov.
Le colonel Mouammar Kadhafi défie la coalition internationale au cinquième jour de son intervention en Libye, alors que des affrontements sanglants opposaient toujours les forces gouvernementales aux insurgés.
"Etant donné les dommages infligés aux infrastructures pétrolières dans le pays, cela implique que la production libyenne de pétrole pourrait être affectée plus d'un an, et en cas de guerre civile prolongée ou d'actes de sabotages, cela pourrait être encore plus long", avertissaient les experts de Commerzbank.
La Libye produisait avant la crise environ 1,6 million de barils par jour, qu'elle exportait en grande partie vers l'Europe. La Compagnie nationale libyenne de pétrole avait indiqué samedi que cette production avait chuté à 400.000 barils par jour.
sm
(AWP/23 mars 2011 13h08)