Le cours du brut en baisse à New York, sous pression d'une offre abondante
New York - Les cours du pétrole coté à New York s'affichaient en net recul vendredi, l'or noir faisant l'objet de prises de bénéfices après sa hausse de la veille et en raison d'une hausse de l'offre.
Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre cédait 1,94 USD sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), et s'échangeait à 101,07 USD.
"Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ce matin, qui a fait état d'une hausse de l'offre, continue de mettre les prix sous pression", notait John Kilduff, analyste à Again Capital.
"Selon ce rapport, la baisse de la production au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'aura pas trop d'impact puisque l'offre augmente ailleurs", concluait-il.
L'AIE estime que la production de l'Opep est tombée sous 30 mio de barils par jour (mb/j) pour la première fois depuis deux ans, en raison de la chute des productions libyenne et irakienne. Mais ces difficultés ont masqué la hausse continuelle de la production hors Opep, liée à la production d'hydrocarbures de schiste en Amérique du Nord, à l'apaisement des tensions entre Soudan et Soudan du Sud, et au début de l'extraction d'un gisement géant au Kazakhstan.
Au total, l'agence estime que la production pétrolière hors Opep a grimpé de 1,7 mb/jour au troisième trimestre, la plus forte progression trimestrielle depuis dix ans.
Par ailleurs, la veille, "le potentiel d'avancées" sur la question des finances publiques à Washington avait provoqué une hausse, qui faisait l'objet vendredi de prises de bénéfices, constatait John Kilduff.
A l'issue d'une réunion de plus d'une heure jeudi entre le président Barack Obama et 20 responsables républicains, le chef de la majorité de la Chambre des représentants, Eric Cantor, a semblé indiquer qu'une percée était en vue au sujet d'un accord pour relever le plafond de la dette.
Les républicains ont proposé un relèvement temporaire jusqu'au 22 novembre pour écarter le risque d'un défaut de paiement des États-Unis, mais sans inclure de mesure rouvrant entièrement l'État fédéral, paralysé depuis le 1er octobre.
Pour l'instant, "aucune décision définitive n'a été prise", selon le porte-parole du président de la Chambre John Boehner.
En attendant, le département de l'énergie américain a fait savoir qu'il ne publierait plus de données, notamment ses rapports hebdomadaires sur les stocks américains de brut, à compter du 11 octobre en raison d'une fermeture prolongée.
De nombreux services publics fédéraux américains sont fermés depuis début octobre faute de crédits budgétaires pour fonctionner. Des centaines de milliers de fonctionnaires sont ainsi mis en congés sans solde.
"L'agenda d'une reprise des publications des données et des rapports sera déterminé une fois finie la période de fermeture", a indiqué Jonathan Cogan, un porte-parole de l'agence.
Phil Flynn, de Price Futures Group, faisait aussi remarquer que les Etats-Unis sont passés au deuxième rang, derrière la Chine, des pays importateurs de pétrole. Leur indépendance accrue à cet égard devrait diminuer la tension sur la demande mondiale.
afp/al
(AWP / 11.10.2013 17h09)