Le brut en baisse à New York, plombé par la menace budgétaire américaine
Vers 13H30 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait 1,45 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 101,42 dollars.
"Le pétrole est sous pression sur tous les fronts", note Robert Yawger, à Mizuho Securities USA: "les problèmes budgétaires à Washington, le rapprochement entre les Etats-Unis et l'Iran et la poursuite des progrès faits sur la Syrie, l'instabilité du gouvernement en Italie, et un indicateur moins bon que prévu en Chine", résume-t-il.
Principal facteur de baisse, l'impasse politique qui a lieu à Washington autour du renouvellement des crédits pour pouvoir continuer à financer l'Etat fédéral menace de voir quelque 800.000 fonctionnaires mis au chômage technique dès mardi, faute d'un accord trouvé lundi avant minuit.
"Une fermeture partielle des services de l'Etat pourrait grever la croissance américaine de 1,4% au prochain trimestre, ce qui affecterait la demande et notamment celle en énergie", note Robert Yawger.
"Au même moment, l'Italie prend soin de ne pas se voir voler la vedette par le cirque politique américain en créant le sien", note Matt Smith, de Schneider Electric, précisant que l'Italie, avec "un gouvernement au bord de s'effondrer", est "la neuvième économie mondiale".
Après la décision de Silvio Berlusconi de retirer ses ministres du gouvernement ce week-end, le président du Conseil italien Enrico Letta a annoncé qu'il poserait la question de confiance au Parlement mercredi. L'ex-chef de gouvernement jouait ainsi de son influence alors qu'il fait face à un vote au Sénat le 4 octobre qui, s'il s'avérait défavorable, signerait sa déchéance parlementaire.
Ces soucis éclipsaient une situation apaisée au Moyen-Orient. "Après que les Nations unies ont voté une résolution sur les armes chimiques en Syrie et que le président des Etats-Unis a parlé au président iranien, le risque est entièrement politique", affirmait Phil Flynn, de Price Futures Group.
Une résolution a été adoptée vendredi au Conseil de sécurité ordonnant au régime de Bachar al-Assad de détruire la totalité de ses stocks d'armes chimiques d'ici la mi-2014.
Autre espoir de progrès diplomatique, le nouveau président iranien Hassan Rohani, principal allié de la Syrie dans la région, a parlé au téléphone avec le président américain Barack Obama vendredi, un contact sans précédent entre les deux pays depuis 1979.
Le Moyen-Orient étant à l'origine de 35% des exportations mondiales d'or noir, de telles avancées ont permis de relâcher les tensions sur l'offre de brut.
Du côté de la demande en revanche, "un indicateur industriel en Chine s'est affiché en dessous des attentes", indiquait Matt Smith. La production manufacturière chinoise s'est accrue en septembre, mais très légèrement.
afp/cha
(AWP / 30.09.2013 16h31)