Le brut recule en raison de l'impasse budgétaire américaine
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 107,93 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 70 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,04 USD, à 101,83 USD.
Selon Jonathan Sudaria, analyste chez Capital Spreads, les investisseurs sur le marché de l'énergie craignaient que "l'impasse budgétaire aux États-Unis (premier consommateur mondial de brut) pénalise la croissance économique du pays, ce qui pèserait sur la demande de pétrole".
En effet, l'État fédéral américain pourrait se retrouver paralysé à partir de mardi matin, et des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux mis en congés sans solde, si le Congrès ne parvenait pas à adopter un budget provisoire d'ici à lundi soir.
Selon des prévisions, une fermeture partielle des services publics pendant deux semaines pourrait réduire la croissance économique de 0,3% à 0,5%.
Outre l'échéance budgétaire américaine, le rapprochement entre les États-Unis et l'Iran pesait sur les cours du brut, si bien que le Brent pourrait "enregistrer un recul de 5,5% en septembre, sa première baisse mensuelle depuis quatre mois", notaient les analystes de Marex Spectron.
Jeudi dernier, une rencontre sans précédent a réuni à New York les chefs de diplomatie de l'Iran, des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de la France, du Royaume-Uni et de Allemagne. Ils ont annoncé la reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien à la mi-octobre à Genève.
Et vendredi, les présidents iranien et américain se sont parlés au téléphone, nouant ainsi un contact sans précédent à ce niveau depuis la révolution islamique de 1979.
Les pays occidentaux accusent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que l'Iran dément.
En cas de succès des négociations, cela pourrait conduire à terme à la levée des sanctions occidentales contre Téhéran, dont un embargo sur le pétrole iranien. Plusieurs analystes estimaient que cela pourrait se traduire par l'arrivée sur le marché mondial d'un million de barils de pétrole supplémentaires par jour.
"Étant donné l'incertitude politique aux États-Unis et en Italie (démission des ministres de Silvio Berlusconi au cours du week-end) et le rapprochement évident entre les États-Unis et l'Iran, il y a un risque que le pétrole recule davantage lors des prochains jours, vers 105 USD pour le Brent et 100 USD pour le WTI", pronostiquaient les économistes de Commerzbank.
Pour eux, ces facteurs "pourraient conduire les investisseurs spéculatifs à fermer leurs positions à l'achat et ainsi provoquer un mouvement de ventes massives" qui déclencherait une spirale baissière.
afp/jh
(AWP / 30.09.2013 12h36)