le brut recule légèrement, malgré la poursuite des frappes en Libye
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 114,76 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril cédait 16 cents, à 102,17 dollars.
"Les prix du baril sont très volatils, alors que les bombardements de la coalition en Libye entretiennent la nervosité du marché", soulignait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Une coalition internationale, emmenée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, poursuivaient mardi les frappes par air et par mer contre des objectifs militaires, visant les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
"Mais si l'on en croit le général américain Carter Ham, la phase la plus intense des opérations en Libye est probablement terminée. Il a également clairement rappelé que le colonel Kadhafi n'était pas une cible. On devrait arriver à une impasse sur le terrain" où forces pro-Kadhafi et insurgés s'affrontent toujours, note M. Petersson.
"La poursuite de frappes alliées en Libye rend improbable une normalisation rapide des exportations libyennes de brut", soulignaient de leur côté les analystes de Commerzbank, rappelant que les pertes de la production dans le pays équivalaient à plus d'un million de barils par jour.
Or, dans le même temps, "des mouvements de protestation interviennent au Yémen et en Syrie, et les tensions persistent à Bahreïn", un environnement qui accroît les incertitudes dans la région et "justifie une prime de risque pour les prix du pétrole", ajoutait Commerzbank.
Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh a mis en garde mardi contre le risque d'une guerre civile, après le ralliement de dizaines d'officiers du régime à la contestation.
En Syrie, des milliers de personnes ont défilé lundi dans le sud, après l'enterrement d'un manifestant tué la veille.
Par ailleurs, au Japon, touché le 11 mars par un séisme et un tsunami dévastateurs, "la situation reste très incertaine et observée sérieusement par les investisseurs", rappelait M. Petersson, soulignant cependant que "les raffineries nippones commencent à redémarrer, avec plus de cargos chargés de brut mettant le cap sur le pays".
Selon les analystes, le Japon pourrait avoir recours aux énergies fossiles, et notamment à une consommation accrue de brut et de produits pétroliers, pour compenser la fermeture d'une partie de son parc nucléaire.
rp
(AWP/22 mars 2011 13h00)