Le brut poursuit sa hausse, sur fond de frappes de la coalition en Libye
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,16 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril grimpait de 1,17 dollar, à 102,24 dollars.
Entamées samedi, les frappes de la coalition internationale, menée par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, se poursuivaient lundi contre le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, tentant de couper les lignes de ravitaillement des forces gouvernementales.
Dans l'Est de la Libye, riche en pétrole, des journalistes de l'AFP ont vu des dizaines de chars détruits par des frappes aériennes.
"La plupart des ports pétroliers du pays sont actuellement aux mains des forces pro-Kadhafi. Si les forces de la coalition servent d'appui aux rebelles, ce sera très difficile de ne pas en faire une bataille pour le pétrole", avertissait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
Une situation qui pourrait encore retarder la perspective d'un retour sur le marché de la production libyenne de brut, qui représentait environ 2% de la consommation mondiale (1,6 million de barils par jour) avant le conflit, et qui était ces derniers jours pratiquement à l'arrêt en raison des combats.
"La crise libyenne risque de faire rage jusqu'à ce que soit Kadhafi capitule ou à ce que les puissances occidentales soient contrariées dans leur intervention, ce qui laisse penser que la production libyenne restera en-dehors du marché du pétrole pour longtemps", commentaient lundi dans leur rapport mensuel les experts du centres d'études énergétiques anglais CGES.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller les mouvements de contestation dans la péninsule arabique.
A Bahreïn, des manifestants, qui ont occupé pendant un mois le centre de la capitale Manama, ont été violemment délogés par la police en fin de semaine dernière, tandis qu'au Yémen, les défections de hauts responsables du régime du président Saleh se sont accélérées depuis la mort de 52 manifestants vendredi à Sanaa, incitant le président à limoger dimanche son gouvernement.
"Les troubles à Bahreïn, qui ont été réprimés violemment avec le soutien des troupes saoudiennes, sont potentiellement encore plus inquiétants" que la crise libyenne, a ainsi estimé le CGES, redoutant une contagion des violences dans la péninsule.
rp
(AWP/21 mars 2011 18h30)