Le brut ouvre en net recul à New York, la crise syrienne s'apaise
Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, lâchait 2,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 106,77 dollars.
La menace du déclenchement d'une opération militaire contre le régime de Bachar al-Assad destiné à le punir d'avoir utilisé des armes chimiques près de Damas a largement participé ces derniers jours à l'ascension des prix du brut, le WTI montant vendredi à son plus haut en deux ans.
Mais "il semble que le président Obama, qui manque de soutien à la fois au Congrès et parmi la population, pour une résolution autorisant des frappes, ait trouvé une porte de sortie", a relevé John Kilduff, d'Again Capital.
La Russie a en effet provoqué un coup de théâtre lundi en annonçant avoir proposé à ses alliés syriens de placer leur stock d'armes chimiques sous contrôle international et de le détruire, une proposition accueillie "favorablement" par Damas et qualifiée de possible "percée importante" par le président américain.
"Tout se met en place pour qu'une intervention militaire soit évitée et même si on peut s'attendre à traverser une période alternant espoirs de sortie de crise et durs rappels à la réalité, cela fait baisser les prix du brut", a souligné M. Kilduff.
Autre raison favorisant la baisse du prix du brut selon M. Kilduff: "On continue d'entendre des rumeurs sur un possible retour imminent du pétrole libyen sur le marché".
La production de brut libyen, perturbée par un conflit entre le gouvernement et les gardes des installations pétrolières, a en effet chuté ces dernières semaines à moins de 100'000 barils par jour alors qu'elle s'établit, hors période de conflit, autour de 1,5 à 1,6 million b/j.
Ces facteurs reléguaient au second plan des données confirmant une embellie de l'économie chinoise, deuxième consommatrice mondiale d'or noir, qu'il s'agisse d'une progression marquée de la production industrielle ou d'une hausse importante des ventes de détail, a remarqué Matt Smith de Schneider Electric.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a par ailleurs légèrement révisé à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2013 et l'année suivante, rassurée notamment par une embellie du marché automobile en Europe.
Mais, selon M. Kilduff, ce changement est trop mineur par rapport à l'évolution de la situation en Syrie pour avoir un impact réel sur le marché.
afp/rp
(AWP / 10.09.2013 15h35)