En forte hausse, soutenu par les frappes de la coalition en Libye
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 116,15 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,22 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril grimpait de 2,10 dollars, à 103,17 dollars.
Les bombardements de la coalition internationale contre le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se poursuivaient lundi, après avoir touché dans la nuit de dimanche à lundi le coeur de Tripoli, et tentant de couper les lignes de ravitaillement des forces gouvernementales.
"Le danger, qui semble inévitable, est que l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne par la coalition ne se transforme rapidement en appui aérien aux insurgés", observait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
"La plupart des ports pétroliers du pays sont actuellement aux mains des forces pro-Kadhafi. Si les forces de la coalition servent d'appui aux rebelles, ce sera très difficile de ne pas en faire une bataille pour le pétrole", prévient-il.
Une situation qui pourrait encore retarder la perspective d'un retour sur le marché de la production libyenne de brut, qui représentait environ 2% de la consommation mondiale (1,6 million de barils par jour) avant le conflit, et qui était ces derniers jours pratiquement à l'arrêt en raison des combats.
"Les champs de pétrole en Libye n'ont apparemment pas subi de dommages jusqu'à présent en raison de l'insurrection" qui secoue le pays depuis le 15 février, "mais un retour rapide de la Libye sur le marché mondial du pétrole est improbable, et cela devrait soutenir les prix à plus long terme", confirmaient les experts de Commerzbank.
Les mouvements de contestation dans la péninsule arabique "génèrent également des incertitudes qui pèsent sur les prix du brut", ajoutaient-ils.
A Bahreïn, des manifestants, qui ont occupé pendant un mois le centre de la capitale Manama, ont été violemment délogés par la police en fin de semaine dernière, tandis qu'au Yémen, les défections de hauts responsables du régime du président Saleh se sont accélérées depuis la mort de 52 manifestants vendredi à Sanaa, incitant le président à limoger dimanche son gouvernement.
Mais les opérateurs restaient également attentifs à l'évolution de la situation au Japon, où les autorités tentent toujours de refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, particulièrement endommagés par le séisme et le tsunami qui ont touché le nord-est de l'archipel nippon le 11 mars.
La crise nucléaire qui frappe l'archipel avait contribué à faire chuter les prix du brut en début de semaine dernière, sur fond de crainte d'un ralentissement de la demande pétrolière du Japon, troisième consommateur mondial.
"Le marché doit faire face à deux événements majeurs (crise japonaise d'une part et les tensions dans le monde arabe d'autre part, ndlr), aux implications potentiellement opposées pour l'offre et la demande de pétrole, ce qui devrait laisser les prix très volatiles", remarquait M. Jakob
jq
(AWP/21 mars 2011 13h31)