Le brut finit en légère baisse après le cessez-le-feu en Libye
New York - Les prix du pétrole ont fini sur un léger recul vendredi à New York, après l'annonce d'un cessez-le-feu par le gouvernement libyen, tandis que la répression se poursuivait dans d'autres pays du monde arabe.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril a terminé à 101,07 dollars, en baisse de 35 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance mai a cédé 97 cents à 113,93 dollars.
Les cours, en forte hausse en début de journée, sont brusquement partis à la baisse à l'annonce que la Libye cessait ses opérations militaires, le baril lâchant trois dollars en quelques minutes.
Pour le marché, cette nouvelle implique "qu'une guerre plus importante ne va pas se produire en Afrique du Nord", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Mais il reste possible que la Libye soit divisée entre l'Ouest et l'Est, et que la production de pétrole reste interrompue pendant longtemps", a-t-il prévenu.
Cette décision a été prise au lendemain d'un vote par le Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, qui avait dans un premier temps dopé les prix de l'or noir.
Elle a d'autant plus surpris le marché que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait menacé vendredi matin de "transformer en enfer la vie" de ceux qui attaqueraient la Libye.
Pour autant, les cours "restent au-dessus de 100 dollars (à New York), et je pense que le risque reste à la hausse", a jugé Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind-Waldock.
"On assiste à une escalade au Yémen que l'on surveille de très près", a-t-il souligné.
Le pays a été le théâtre des violences les plus meurtrières depuis le début de la contestation du régime, qui ont fait plus de 40 morts vendredi à Sanaa.
A Bahreïn, le pouvoir a rasé le monument de la place de la Perle, au centre de Manama, symbole depuis des semaines de la contestation de la monarchie sunnite par des manifestants en majorité chiites.
En Arabie Saoudite, le roi Abdallah a annoncé une augmentation majeure des effectifs de sécurité dans le royaume, et un nouveau train de mesures sociales pour une valeur de près de 100 milliards de dollars.
"La principale inquiétude reste la possibilité de voir le mouvement de révolte atteindre l'Arabie Saoudite, où se trouve la plupart des capacités excédentaires" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont relevé les analystes de Credit Suisse.
Pour ces experts cependant, le royaume "sera épargné par les troubles qui ont touché les autres pays de la région".
La situation au Japon, qui avait fait chuter les prix en début de semaine, restait également une source de préoccupation.
Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a reconnu vendredi que la centrale nucléaire accidentée de Fukushima faisait toujours face à "d'énormes difficultés". Il a cependant promis que l'Etat allait "prendre fermement" le contrôle de la situation dans la centrale.
Pour les analystes de Deutsche Bank, les conséquences du séisme et du tsunami "pourrait se révéler finalement positives pour les prix".
Malgré un effet négatif sur la croissance économique du pays, "une demande accrue de pétrole pour la génération d'énergie, et des perturbations potentiellement longues dans la production des raffineries vont resserrer le rapport entre l'offre et la demande sur le marché mondial du pétrole", ont-ils estimé.
rp
(AWP/21 mars 2011 06h20)