Le brut en hausse, marché volatil suspendu à la situation au Japon
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 112,45 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,85 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,53 dollar, à 99,51 dollars.
Les cours du baril se ressaisissaient après avoir reculé sensiblement dans les échanges asiatiques.
Le marché, nerveux, "continue d'être dominé par les événements au Japon d'une part et les tensions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient d'autre part", relevait David Hart, de Westhouse Securities.
Les opérateurs continuent ainsi de surveiller la situation au Japon, en proie à une grave crise nucléaire après le séisme et le tsunami qui ont frappé le nord-est du pays vendredi, une catastrophe qui devrait affecter la demande pétrolière de l'archipel, troisième consommateur de brut dans le monde.
Des hélicoptères sont parvenus à déverser jeudi plusieurs tonnes d'eau de mer sur les réacteurs les plus endommagés de la centrale de Fukushima, et des camions à eau ont pu être mis en service, malgré le niveau toujours élevé des radiations.
"Avec la crise japonaise, nous entrons dans une ère de risques systémiques: les marchés d'actifs peuvent subir des fluctuations extrêmes, pas nécessairement justifiées par les fondamentaux de ces marchés. Les mouvements de prix commencent déjà à être erratiques", notait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.
Si la fermeture de raffineries du Japon et le ralentissement économique du pays à la suite de séisme devraient réduire à court terme la consommation nippone de brut, le pays devrait avoir recours à des énergies alternatives pour compenser l'interruption d'une partie de son parc nucléaire, ce qui devrait soutenir à moyen terme ses importations de pétrole et de gaz.
"Alors que le désastre japonais empire de jour en jour, l'escalade de la violence en Libye, où le colonel Kadhafi a repris la main contre les insurgés, et l'usage de troupes de pays du Golfe à Bahreïn ont un gros impact et tirent les prix du pétrole vers le haut", ajoutait David Hart.
"Même si le gouvernement de Kadhafi reprend le contrôle des régions riches en champs pétrolifères et des infrastructures d'exportation, les sites pétroliers sont en partie détruits, et de plus, des sanctions (internationales) sont à attendre", ce qui pourrait empêcher tout retour rapide de la production libyenne de brut sur le marché, soulignaient les experts de Commerzbank.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production de pétrole de la Libye, habituellement de 1,6 million de barils par jour, est presque à l'arrêt ces derniers jours, en raison des combats.
A Bahreïn, la répression de la contestation s'est accentuée jeudi, après l'intervention en début de semaine de troupes de pays du Golfe, l'instauration de l'état d'urgence et l'assaut des forces de l'ordre bahreïnies contre des manifestants chiites mercredi dans le centre de Manama.
fah
(AWP/17 mars 2011 12h38)