Le brut recule, l'abondance d'offre pèse
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 106,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,18 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,60 dollar, à 102,77 dollars.
"D'une façon quelque peu perverse, les prix du pétrole ont reculé malgré l'amélioration des données économiques chinoises, ce qui peut être en partie expliqué par une augmentation des exportations à partir de la mer du Nord", estimait Michael Hewson, chez CMC Markets.
Il est en effet prévu que la production de pétrole en mer du Nord augmente progressivement après la période estivale de maintenance, ce qui augure d'un marché pétrolier bien approvisionné.
Dans la même veine, l'apaisement des tensions géopolitiques au Moyen-Orient pesait sur les cours du brut, soulignaient les experts du courtier Marex Spectron.
Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, a déclaré mardi être prêt à reprendre les négociations "sans perte de temps" avec les grandes puissances pour résoudre la crise du nucléaire.
Si les discussions reprenaient, cela permettrait de lever plus rapidement les sanctions économiques (dont un embargo sur les exportations de pétrole) imposées par les pays occidentaux, qui soupçonnent l'Iran de vouloir obtenir l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.
De plus, "les autorités du Yémen ont également aidé à alléger les tensions géopolitiques en affirmant (mercredi) avoir mis en échec un plan d'Al-Qaïda de s'emparer de seize installations pétrolières majeures dans le pays", rappelait Andrey Kryuchenkov, chez VTB Capital.
Avant de battre en retraite, les cours du brut s'étaient affichés en hausse lors des échanges électroniques en Asie, grâce à des statistiques économiques chinoises meilleures que prévu.
La Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, a importé 6,5 millions de barils par jour en juillet, ont annoncé jeudi les douanes chinoises. C'est "14% de plus que le mois précédent et un nouveau record", calculaient les économistes de Commerzbank.
Toutefois, cette forte hausse des importations pétrolières chinoises était plus due à une nécessité de reconstituer les stocks qu'à la demande elle-même, tempérait-on chez Commerzbank.
Le marché pétrolier continuait enfin de digérer les statistiques pétrolières hebdomadaires américaines délivrées mercredi et montrant une baisse des stocks de brut dans le pays mais également une hausse de la production à son plus haut niveau depuis fin 1989.
De plus, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont légèrement augmenté la semaine dernière, ce qui est généralement interprété comme le signe d'un possible affaiblissement de la consommation énergétique du premier consommateur mondial d'or noir.
afp/rp
(AWP / 08.08.2013 18h35)