Le brut termine en baisse à New York après le rapport sur les stocks
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont reculé mercredi à New York malgré la publication de chiffres conformes aux attentes sur les stocks de brut aux États-Unis et dans la foulée d'un accès de faiblesse à Wall Street.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a cédé 93 cents pour s'établir à 104,37 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 107,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 74 cents par rapport à la clôture de mardi.
Selon le rapport du département américain à l'Energie (DoE), les réserves de pétrole du premier consommateur d'or noir au monde ont reculé de 1,3 million de barils, comme l'avaient prévu les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
"C'est assez conforme à ce à quoi on peut s'attendre à cette période de l'année", a remarqué James Williams, de WTRG Economics. "Après la période estivale, la consommation de pétrole va diminuer et il est normal de voir les stocks se résorber dès maintenant" car les raffineurs auront besoin de moins de brut dans les semaines à venir, a-t-il expliqué.
Parmi les éléments du rapport qui auraient pu faire monter les prix, les réserves de brut à Cushing (Oklahoma), où le pétrole qui sert de référence au WTI s'était accumulé en début d'année, ont poursuivi leur recul, chutant de 2,2 millions de barils à 39,9 millions de barils.
Mais, parallèlement, le rapport indique que les Etats-Unis ont produit quelque 7,560 millions de barils par jour la semaine dernière, un niveau sans précédent depuis fin décembre 1989.
De plus, les réserves d'essence, très surveillées en pleine saison des grands déplacements automobiles, et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de respectivement 100'000 et 500'000 barils, déjouant les prévisions des analystes.
De façon plus générale, l'état d'esprit des courtiers sur le marché pétrolier a "pu être influencé par l'accès de faiblesse observé à Wall Street", a remarqué M. Williams.
"Un ralentissement (des mesures de soutien de la banque centrale américaine) semble se préparer pour septembre si on en croit la dernière salve de commentaires de responsables de l'institution", a relevé Matt Smith de Schneider Electric.
"Les marchés sont fébriles à l'idée d'un amenuisement de cette aide" destinée à stimuler la croissance du pays, a-t-il ajouté.
Pour M. Williams, il était toutefois un peu surprenant de voir les cours du WTI baisser pour la quatrième séance consécutive, étant donné la persistance des troubles au Moyen-Orient, importante zone de production et de transit pour le pétrole, que ce soit en Egypte, en Libye, en Syrie ou en Irak.
Mais le marché concentre sans doute plus son attention sur "l'espoir d'une reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien", au lendemain de nouvelles déclarations en ce sens du nouveau président Hassan Rohani, a-t-il noté.
Si les discussions reprenaient, cela permettrait de lever plus rapidement les sanctions économiques imposées par les pays occidentaux, dont un embargo sur les exportations de pétrole, "ce qui pèserait fortement sur les cours", selon M. Williams.
afp/rp
(AWP / 08.08.2013 06h21)