Les prix du brut poursuivent leur rebond dans un marché volatil
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 110,85 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,33 dollars par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 89 cents, à 98,06 dollars.
Les cours du baril se ressaisissaient, mais n'effaçaient qu'une partie de leurs lourdes pertes de la veille, dans un marché toujours suspendu aux suites des explosions dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima 1.
Le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger s'est de nouveau dit très préoccupé mercredi par la situation de la centrale, qu'il a jugée "hors de contrôle", parlant de "véritable catastrophe".
Les cours du baril avaient chuté mardi de 5,15 dollars à Londres et de plus de 4 dollars à New York, le marché redoutant que la crise nucléaire au Japon ne compromette le redressement du pays après le séisme et le tsunami dévastateurs qui ont frappé l'archipel, troisième consommateur mondial de brut.
Cependant, "alors que la fermeture de raffineries suite au séisme devrait réduire la demande nippone de brut, l'interruption prolongée de ses centrales nucléaire aura l'effet inverse, en soutenant les énergies alternatives, dont les hydrocarbures", assurait mercredi une note du centre d'études CGES.
La diminution de la consommation pétrolière japonaise à court terme "devrait rapidement s'effacer sur les marchés, à mesure que des centrales thermiques redémarreront et que l'activité économique sera relancée: la reconstruction sera très énergivore", confirmait Amrita Sen, de Barclays Capital.
A cet égard, "la récente baisse des cours est exagérée", selon elle.
Le plongeon des prix du baril "s'est effectué dans des volumes d'échanges relativement bas" et leur rebond s'est amorcé "à la faveur d'achats à bon compte", soulignait de son côté Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
D'autant qu'"il reste trop d'incertitudes et de risques potentiels de perturbations sur l'offre pétrolière; les opérateurs restent très nerveux et surveillent les soulèvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient", ajoutait-il.
Ainsi, à Bahreïn, royaume voisin de l'Arabie saoudite, des forces de police ont violemment délogé des manifestants, en majorité chiites, de la capitale, Manama, faisant au moins trois tués, deux jours après l'arrivée de forces du Conseil de coopération du Golfe destinées à réprimer la contestation.
En Libye, les troupes du colonel Kadhafi poursuivaient leurs assauts contre les insurgés dans l'est du pays.
Dans ce contexte, les opérateurs n'ont accordé qu'une attention limitée aux chiffres du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état pour la semaine dernière d'une chute plus forte que prévu des stocks de produits raffinés aux Etats-Unis, témoignant d'un raffermissement de la demande.
Les réserves d'essence ont ainsi reculé de 4,2 millions de barils, une chute plus de deux fois supérieure à la baisse attendue par les analystes, tandis que les stocks de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) ont diminué de 2,6 millions de barils.
rp
(AWP/16 mars 2011 18h40)