Hésitant à New York, entre bons indicateurs et regain de l'offre
Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre lâchait 16 cents, à 106,40 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) après avoir débuté la séance en hausse.
Dans les échanges électroniques précédant l'ouverture officielle du marché, les cours du pétrole "ont nettement réagi à la publication de bons chiffres en provenance de la zone euro, sur l'activité manufacturière au Royaume-Uni ou le PIB italien", a remarqué Robert Yawger, de Mizuho Securities USA.
La production industrielle du Royaume-Uni a de fait progressé de 1,1% en juin par rapport au mois de mai, surprenant positivement les économistes.
Le produit intérieur brut (PIB) italien a pour sa part reculé de 0,2% au deuxième trimestre 2013, pour le huitième trimestre consécutif, mais un peu moins que redouté par les économistes.
Autre indicateur européen de nature à relancer l'espoir d'une reprise économique plus vigoureuse dans la région, et donc la consommation énergétique: les commandes à l'industrie allemande ont bondi de 3,8% sur un mois en juin.
Le prix du baril a aussi profité, selon M. Yawger, d'une prime de risque géopolitique: les Etats-Unis, qui ont fermé la plupart de leurs missions diplomatiques dans le monde arabe, ont renforcé mardi leur alerte aux attentats en appelant leurs ressortissants à quitter "immédiatement" le Yémen.
"Cela renforce l'idée que la situation peut potentiellement vraiment mal tourner" dans la région, importante zone de production d'or noir, a avancé M. Yawger.
Les investisseurs anticipent par ailleurs une réduction des stocks américains de pétrole, dont les niveaux officiels seront communiqués mercredi par le département américain à l'Énergie (DoE).
Selon les premières estimations, "ils pourraient tomber à leur plus bas en six mois", a remarqué M. Yawger. Or une baisse des réserves américaines est généralement bien accueillie par les investisseurs, qui y voient un signe de vigueur de la demande énergétique du premier consommateur mondial d'or noir.
Mais ces éléments de nature à faire grimper les cours étaient contrebalancés par la perspective d'un marché pétrolier bien approvisionné, avec la reprise de la production en Libye et dans un important champ pétrolier de la mer du Nord.
Le gouvernement libyen a en effet annoncé lundi un retour progressif à la normale dans les différents sites d'exploitation de l'ouest du pays, qui avaient été fermés en raison d'un mouvement de contestation.
Parallèlement, "la production de pétrole au champ pétrolier de Buzzard en mer du Nord (d'une capacité de 200.000 barils par jour) a repris la nuit dernière après avoir été suspendu 5 jours pour maintenance", ont rapporté les analystes de Commerzbank.
afp/jq
(AWP / 06.08.2013 15h45)