Le brut recule, le marché digère toujours l'emploi américain
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 108,29 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 66 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 60 cents, à 106,34 USD.
"Les prix du pétrole évoluent toujours bien en-deçà de leurs niveaux atteints vendredi avant qu'un décevant rapport sur le marché de l'emploi aux États-Unis n'interrompe leur poussée" de la semaine dernière, résumaient les analystes de Commerzbank.
Vendredi matin, le Brent était brièvement repassé au dessus de la barre des 110 USD pour la première fois depuis quatre mois, avant de terminer la séance en baisse - tout comme le WTI - le marché ayant été déçu par l'évolution du marché du travail américain en juillet.
Outre une révision à la baisse des embauches pour les mois de mai et de juin, les États-Unis ont affiché un rythme de créations d'emplois inférieur aux attentes dans le pays en juillet, avec 162'000 embauches nettes seulement contre 175'000 prévues.
De plus, "le nombre d'heures de travail par semaine et le salaire à l'heure ont chuté, ce qui indique un ralentissement des rémunérations et exclut potentiellement une augmentation de la demande de pétrole", détaillait-on chez Commerzbank.
Très attentivement suivie par les analystes, l'évolution de la demande de brut des États-Unis influence grandement les prix du pétrole puisque la première économie mondiale absorbe un cinquième de la production mondiale d'or noir.
La baisse des prix du brut, vendredi comme lundi, était aussi attribuable à des prises de bénéfices après la forte poussé des cours la semaine dernière, rappelait David Hufton du courtier PVM.
Car les risques sur l'offre sont loin d'avoir disparus, prévenait-il, soulignant notamment la chute de la production libyenne en raison de mouvements de protestations sur les installations pétrolières.
La production irakienne est également en baisse, le pays ayant produit 3 millions de barils par jour (mbj) au premier semestre, "bien en dessous de sa cible de 3,4 mbj", relevaient encore les analystes de JBC Energy.
Par conséquent, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) - qui fournit un tiers de l'offre mondiale et dont la Libye et l'Irak sont membres - a atteint en juillet son plus bas niveau de production depuis quatre mois.
Et dans ce contexte, "la situation ne va pas s'améliorer en août pour l'Opep", pronostiquait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
afp/jh
(AWP / 05.08.2013 12h39)