Le brut finit en nette baisse, miné par des prises de bénéfices
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a chuté de 1,47 dollar, à 103,08 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 106,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 54 cents par rapport à la clôture de lundi.
"Après avoir bénéficié de positionnements record à la hausse jusqu'à la fin de la semaine dernière", le WTI souffre "de prises de bénéfices de la part des fonds spéculatifs" avant une semaine chargée en indicateurs de premier plan et une décision de politique monétaire aux Etats-Unis, a expliqué Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinions.
Avant un communiqué mercredi à la mi-journée de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'issue d'une réunion de deux jours de politique monétaire, les opérateurs guettaient la publication dans la matinée d'une estimation sur la croissance américaine pour le deuxième trimestre. Le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis est en outre attendu vendredi.
"Les fonds cessent de mettre de l'argent sur la table en attendant d'en savoir un peu plus sur la santé de l'économie américaine et sur la vigueur de sa reprise", a précisé M. Larry.
Le marché craint notamment de voir dans les chiffres du PIB des Etats-Unis des signes d'un ralentissement de l'économie américaine au printemps, a remarqué John Kilduff de Again Capital.
Cette perspective "rend les opérateurs nerveux" concernant les perspectives de demande en brut du premier consommateur de pétrole de la planète, alors que la deuxième économie mondiale, la Chine, inquiète également, et cela accentue "des mouvements de vente du WTI", a-t-il noté.
Quant à la Fed, les investisseurs tablent sur "un maintien de son taux d'intérêt directeur à des niveaux historiquement bas" et à la poursuite du "rachat de quelque 85 milliards de dollars d'actifs par mois" pour stimuler une économie américaine encore éloignée de ses objectifs de reprise, a avancé Bob Yawger de Mizuho Securities.
Ils scruteront en revanche avec davantage d'appréhension "tout signe susceptible d'indiquer qui sera le remplaçant" de Ben Bernanke, a-t-il ajouté, considérant pour acquis le départ du président de la Fed à la fin de son mandat en janvier prochain.
Du côté de l'offre, les opérateurs se préparaient également à la publication mercredi des chiffres hebdomadaires des réserves de pétrole aux Etats-Unis par le département de l'Energie américain (DoE), après un recul de quelque 30 millions de barils depuis fin juin.
Ils misaient, selon M. Larry, sur une nouvelle baisse des stocks.
Sur le front géopolitique, en dépit de la montée des tensions en Egypte, où se tenaient mardi de nouvelles manifestations de partisans du président déchu Mohamed Morsi pour réclamer son retour au pouvoir, "le marché reste à l'affût de nouvelles raisons de monter", a estimé M. Kilduff.
En effet, "des rumeurs sur une explosion survenue dans la nuit au Canal de Suez ont été démenties par les militaires égyptiens", a noté Phil Flynn, de Price Futures Group. Et le marché ne voit pas pour l'instant de nouveaux risques majeurs de perturbation de l'approvisionnement en brut dans la région.
afp/rp
(AWP / 31.07.2013 06h21)