Le brut ouvre en hausse à New York après les lourdes pertes de mardi
Vers 13H15 GMT (14H15 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril s'échangeait à 98,45 dollars, en hausse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de la veille.
"Le marché tente de mettre en perspective ce qui se passe au Japon. Le rebond du marché boursier japonais semble doper un peu" le pétrole, a noté Phil Flynn, de PFG Best Research.
Les craintes de voir la demande en pétrole brut du Japon, troisième importateur mondial, chuter après le terrible séisme de vendredi et la crise nucléaire qui en a découlé ont fait chuter les cours de l'or noir mardi.
Le baril avait lâché environ 4 dollars à New York et plus de 5 dollars à Londres, à son plus bas niveau depuis trois semaines.
La catastrophe qui a ravagé le Japon a fait passer les tensions géopolitiques dans le monde arabe au second plan, mais le marché pétrolier continuait à le surveiller.
"Il y a des inquiétudes persistantes au sujet de ce qui se passe à Bahreïn et au Moyen-Orient, et des vives tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran", a souligné Phil Flynn.
La contestation se faisait violente à Bahreïn, royaume voisin d'un important producteur de pétrole l'Arabie saoudite. Des forces de police bahreïnies ont délogé les manifestants de la capitale Manama, des chiites en majorité, faisant au moins trois tués.
L'Iran de son côté s'est offusqué de l'intervention de forces des pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite, pour mater la rébellion.
"Le marché oscille, se concentrant alternativement sur les risques pour la demande et les risques pour l'offre, et cela créée de la volatilité", a expliqué Phil Flynn.
Pour les analystes de Commerzbank, "la situation toujours incertaine au Moyen-Orient et une demande plus forte de pétrole de la part du Japon pour l'électricité jouent contre une chute plus importante des prix".
Certains analystes estiment en effet que la fermeture des raffineries, les opérations de secours, puis de reconstruction, ainsi que les énormes problèmes dans les centrales nucléaires vont nécessiter de faire appel à des énergies alternatives dont le pétrole.
"Mais combien de temps faudra-t-il pour que des villes qui ont été rayées de la carte retrouvent un besoin normal en électricité, pour que les usines rouvrent? Jusqu'à ce que la situation nucléaire soit sous contrôle on ne peut pas chiffrer quand la demande va augmenter", a toutefois estimé Phil Flynn.
Dans ce contexte incertain, les statistiques hebdomadaires du département de l'Energie sur l'état des stocks aux Etats-Unis passaient au second plan.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut ont augmenté de 1,1 million de barils la semaine passée, tandis que ceux d'essence ont reculé de 1,8 million de barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 1,5 million de barils.
fah
(AWP/16 mars 2011 14h48)