Le brut baisse, le marché scrute les États-Unis
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 106,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 52 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,38 dollar, à 103,17 dollars.
"Que faire au cours d'une semaine où sont attendus les réunions de politique monétaire de la Fed, de la BCE (Banque centrale européenne), et de la BOE (Banque d'Angleterre), ainsi que les chiffres du PIB (Produit intérieur brut) américain pour le deuxième trimestre, du chômage aux États-Unis en juillet et les données officielles de l'activité manufacturière en Chine? La réponse est pas grand-chose, si l'on regarde les niveaux d'activité et les performances enregistrés lundi", commentait David Hufton, analyste chez PVM.
Et les investisseurs restaient prudents mardi, alors que devait débuter une réunion de deux jours du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine, guettant tout signe d'une inflexion de la politique, jusque-là ultra-accommodante, de l'institution.
La Fed maintient un taux d'intérêt directeur quasi nul et injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain afin de stimuler la reprise de la première économie mondiale, ce qui favorise les achats d'actifs jugés risqués comme le brut.
Pour M. Hufton, les opérateurs font face à un dilemme: si les indicateurs américains sont bons, ils pourraient redonner confiance aux investisseurs et stimuler les investissements, mais le fait est que si la Fed commence sous peu à diminuer ses injections de liquidités, la croissance économique risque de manquer de soutien.
Les marchés se sont récemment convaincus que le programme de la banque américaine serait levé au moins partiellement en septembre.
Les mesures de la Fed ont le double effet de fournir des liquidités au marché et d'affaiblir le dollar, monnaie dans laquelle sont libellés les achats d'or noir.
Pour Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets, la baisse des cours peut également s'expliquer par des prises de bénéfices des investisseurs spéculatifs après le récent rebond des cours du brut et avant la diffusion d'indicateurs majeurs pour évaluer la vigueur de la reprise économique américaine, et par extension de la demande énergétique du pays.
Les investisseurs attendaient également mercredi les chiffres stocks hebdomadaires de pétrole aux États-Unis pour la semaine achevée le 260 juillet, publiés par le Département américain de l'Énergie (DoE).
Selon Addison Armstrong, analyste chez Tradition Energy, le DoE pourrait faire état d'une nouvelle baisse des stocks américains de brut, de 2,5 millions de barils, ainsi que d'un recul de 1,5 million des réserves d'essences, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) pourraient s'être étoffés de 700'000 barils.
Le marché était aussi à l'affût de fraîches indications sur le ralentissement de la croissance de la Chine, deuxième économie mondiale.
La crise égyptienne restait par ailleurs source d'inquiétude pour le marché, avec de nouvelles manifestations de partisans du président déchu Mohamed Morsi prévues mardi pour réclamer son retour au pouvoir.
L'Égypte reste en pleine impasse politique depuis le renversement du dirigeant islamiste le 3 juillet. Des heurts ont fait 72 morts samedi, ravivant les tensions entre ses opposants et ses partisans qui se rejettent la responsabilité des violences.
Si le pays n'exporte pas de pétrole, il se situe au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe -- disposant d'un important réseau d'oléoducs et du Canal de Suez -- et il reste, à ce titre, très surveillé par les acteurs du marché pétrolier.
afp/rp
(AWP / 30.07.2013 18h31)