Les prix du brut rebondissent après le plongeon de la veille
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 110,15 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,63 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Il avait terminé mardi sur une chute de 5,15 dollars, à son plus bas niveau depuis trois semaines, dans un marché ébranlé par l'aggravation de la crise nucléaire au Japon, qui pourrait compromettre le redressement du pays après le séisme dévastateur qui a frappé le nord-est de l'archipel.
De même, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance rebondissait de 1,47 dollar, à 98,65 dollars, après avoir dégringolé la veille de plus de 4 dollars.
"Les prix du brut ont été secoués mardi, pris dans une vague d'aversion pour les actifs jugés risqués. Les cours du baril inversent timidement la tendance, grâce à des achats à prix bradés" et dans le sillage d'un rebond des marchés boursiers, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le plongeon des cours la veille "s'était effectué dans des volumes d'échanges relativement bas", tempérait-il.
Selon M. Kryuchenkov, "il reste trop d'incertitudes et de risques potentiels de perturbations sur l'offre pétrolière, les opérateurs restent très nerveux et surveillent les soulèvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient".
Ainsi, les tensions dans le monde arabe, largement ignorées mardi par les investisseurs, restaient vives et soutenaient le rebond des cours.
A Bahreïn, pays voisin de l'Arabie saoudite, des forces de police ont violemment délogé mercredi des manifestants en majorité chiite, tandis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s'est élevé contre l'intervention de forces des pays du Golfe depuis lundi à Bahreïn.
En Libye, les forces du colonel Kadhafi poursuivaient leurs assauts vers les bastions tenus par les insurgés hostiles au régime. Le groupe italien ENI, premier producteur étranger en Libye, a indiqué mercredi que sa production de pétrole dans le pays était désormais à l'arrêt.
Par ailleurs, alors que la situation restait critique mercredi à la centrale de Fukushima, où les autorités japonaises luttent pour empêcher une catastrophe nucléaire majeure, le Japon pourrait accroître sa consommation d'hydrocarbures pour compenser l'interruption d'une partie de son parc nucléaire.
L'Agence internationale de l'Energie (AIE) estime que la consommation de pétrole du Japon pourrait ainsi augmenter de 200.000 barils par jour si la production d'électricité des 11 réacteurs nucléaires arrêtés dans l'archipel était remplacée par des centrales fonctionnant au pétrole.
Les opérateurs seront également attentifs plus tard mercredi à la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,1 million de barils des stocks américains de brut sur la semaine dernière, tandis que les réserves d'essence auraient chuté de 1,8 million de barils et les produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) de 1,5 million de barils.
fah
(AWP/16 mars 2011 12h41)