En hausse, le marché attend une chute des stocks américains
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 108,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 07H30 GMT, le Brent a atteint son plus haut depuis début avril, à 108,47 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance s'envolait de 1,22 dollar, à 104,75 dollars. Vers 07H30 GMT, la référence américaine a atteint son maximum depuis début mai 2012, à 104,87 dollars.
Les cours du brut bénéficiaient de l'anticipation par le marché d'une baisse des réserves de brut aux États-Unis, dont les niveaux à la fin de la semaine dernière seront communiqués mercredi à 14H30 GMT par le département américain à l'Énergie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut devraient avoir chuté de 2,9 millions de barils la semaine dernière, tandis qu'un recul de 200.000 barils est prévu pour les réserves d'essence et une progression de 600.000 de barils pour les produits distillés, qui comprennent le gazole et le fioul de chauffage.
D'après la fédération professionnelle API, qui diffuse systématiquement ses propres données la veille du rapport du DoE, les réserves de brut aux États-Unis auraient chuté de 9,3 millions de barils la semaine dernière.
Le fait que la baisse rapportée par l'API soit bien plus importante que celle prévue par le consensus des analystes pour le DoE était de nature à tirer les prix du pétrole à la hausse, expliquait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Surprenant le marché, le DoE avait fait part mercredi dernier d'un plongeon de plus de 10 millions de barils de ces stocks pour la semaine achevée le 28 juin.
En tant que premier consommateur d'or noir de la planète, les États-Unis absorbent un cinquième de la production mondiale de brut. La baisse des réserves est donc interprétée comme un bon signe pour la vigueur de la demande américaine de pétrole.
"Les prix du pétrole continuent aussi à être soutenus par la situation tendue en Egypte", rappelaient les analystes de Commerzbank.
Les différents acteurs de la transition politique, commencée après la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi il y a une semaine, peinent à se mettre d'accord.
Les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, ont refusé de prendre part au gouvernement du nouveau Premier ministre Hazem Beblawi tandis que la principale coalition laïque en Egypte s'est dite "en désaccord" avec certaines parties du plan de transition.
Depuis le renversement de Mohamed Morsi après plusieurs jours de manifestations, les heurts ont fait une centaine de morts à travers le pays, dont au moins 51 lors lundi au Caire.
L'Égypte n'exporte pas de pétrole mais est un important pays de transit du brut en provenance d'Afrique du Nord et de la région du Golfe, à cause du canal de Suez et d'un réseau d'oléoducs.
Par ailleurs, le marché ignorait l'évolution décevante du commerce extérieur chinois en juin, mise en évidence par les données dévoilées mercredi.
"Selon les douanes chinoises, les importations de brut ont chuté en juin de 4,4% en rythme mensuel pour atteindre un plus bas en neuf mois de 5,39 millions de barils par jour", rapportaient les analystes de Commerzbank.
La Chine accapare environ 12% de la production mondiale de pétrole, ce qui en fait le deuxième consommateur mondial de cette énergie.
jq
(AWP / 10.07.2013 12h31)