Le brut recule, inquiétudes sur la demande japonaise après le séisme
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 111,82 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, dégringolant de 2,02 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait quant à lui 2,00 dollars à 99,16 dollars, après être passé brièvement sous la barre des 99 dollars pour la première fois depuis deux semaines.
"Les opérateurs continuent d'évaluer l'impact du séisme japonais sur les marchés du pétrole. La destruction ou les perturbations dans les raffineries du pays vont clairement diminuer les importations de brut du pays, mais faire bondir les importation de produits pétroliers" raffinés à l'étranger, expliquait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB.
Le Japon est, après les Etats-Unis et la Chine, le troisième consommateur de pétrole dans le monde, avec une consommation moyenne de 4,25 millions de barils par jour en 2011, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
Des capacités de raffinage de 1,4 million de barils par jour, soit 31% des capacités du pays, ont été fermées après le séisme de magnitude 8,9 qui a frappé le Japon, selon les chiffres rapportés par le cabinet JBC Energy.
Cependant, l'archipel "pourrait en venir à compenser l'énergie de ses centrales nucléaires arrêtées par des centrales alimentées par du pétrole ou du charbon", une perspective propre à stimuler les cours du pétrole à moyen terme tempérait M. Schieldrop.
Dans une économie mise à mal par les destructions matérielles, "il faut s'attendre à un recul de la consommation (de brut) dans les prochaines semaines, mais à un accroissement massif de la demande pétrolière japonaise ensuite", confirmait JBC Energy, notant que les capacités nucléaires du Japon "seront partiellement stoppées des mois, voire des années".
Selon JBC Energy, cette hausse de la consommation nippone pourrait aller jusqu'à 500.000 barils par jour, divisée également entre pétrole brut et fioul.
Par ailleurs, "l'économie nippone elle-même devrait connaître un effort de reconstruction particulièrement considérable", ajoutait le cabinet d'études, relevant les injections massives d'argent réalisés par la Banque du Japon.
Les opérateurs restaient cependant attentifs à l'évolution de la situation en Libye, où les forces de Mouammar Kadhafi poursuivaient lundi leur progression vers la "capitale" des rebelles Benghazi, dans l'Est du pays.
"Une victoire rapide du colonel Kadhafi aurait clairement un impact baissier sur les prix du pétrole, car cela pourrait laisser espérer un redémarrage de la production de brut du pays. En l'absence d'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, c'est le scénario le plus probable pour le moment", soulignait M. Schieldrop.
En outre, "l'appel aux manifestations n'a pas remporté l'écho escompté la semaine dernière en Arabie saoudite, ce qui relâche un peu la pression et diminue le risque de troubles dans le pays", alimentant le répit du marché, ajoutait David Hart, analyste de Westhouse Securities.
cha
(AWP/14 mars 2011 12h46)