Le brut monte, finalement porté par la révision à la baisse du PIB US
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 102,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 44 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 28 cents, à 95,78 dollars.
Après avoir initialement mal réagi à la révision en nette baisse de l'estimation de la croissance américaine sur les trois premiers mois de l'année, les cours du pétrole ont terminé en petite hausse mercredi et continuaient sur leur lancée jeudi en cours d'échanges européens.
"Le récent optimiste concernant l'économie américaine a été refroidi par une estimation de la croissance plus faible qu'attendue, ce qui a déclenché des spéculations sur un possible maintien" de la politique monétaire ultra-accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed), jugeait Jonathan Sudaria, chez Capital Spread.
Au lieu des 2,4% précédemment estimé, le PIB des États-Unis n'a finalement progressé que de 1,8% en rythme annuel au premier trimestre de cette année.
Interprétant initialement cette donnée comme un mauvais signe pour la demande de brut aux États-Unis, premier consommateur mondiale d'or noir, les opérateurs ont finalement préféré y voir un argument pour un maintien, plus longtemps que prévu, des énormes injections de liquidités de la banque centrale américaine.
Ces injections de liquidités, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, ont tendance à encourager les investissements dans les actifs risqués, tels que le pétrole ou les matières premières.
"Suite à la révision surprise du PIB américain au premier trimestre, les opérateurs ont pensé que les chances que la Fed réduise prématurément son programme de rachats d'actifs étaient quelque peu réduites, ce qui a aidé l'ensemble des matières premières à regagner du terrain", résumaient les analystes de Commerzbank.
Le marché ignorait ainsi les statistiques hebdomadaires sur l'état des stocks américains délivrées mercredi par le Département américain à l'Énergie (DoE).
En montrant une stabilité des stocks de brut et une hausse des réserves d'essence et de produits distillés, ces statistiques étaient pourtant de nature à inquiéter les opérateurs sur la vigueur de la demande de pétrole aux États-Unis.
Pour les experts de Commerzbank, l'absence d'une plus forte pression à la baisse sur les cours du pétrole s'expliquait par la persistance de "nombreux risques du côté du l'offre".
La perspective d'interruptions de production plus longues que d'habitude cet été en mer du Nord et les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient "justifient une plus importante prime de risque sur les prix du pétrole", estimaient-ils.
rp
(AWP / 27.06.2013 12h31)