Le brut recule dans un marché préoccupé par la Chine
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 100,18 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de vendredi. Le Brent est passé sous la barre des 100 USD vers 07H00 GMT, à 99,82 USD, pour la première fois depuis le 3 juin.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 5 cents, à 93,62 USD.
"Les prix du pétrole ont tenté un rebond" lundi en cours d'échanges européens, mais sans succès durable en raison "d'un dollar toujours élevé et des craintes sur les problèmes de liquidités en Chine", résumait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
La récente envolée du taux auquel les banques se prêtent entres elles en Chine, signe de difficultés de refinancement dans le secteur financier du pays, inquiète les opérateurs, qui sont extrêmement attentifs au moindre signe de fragilité de la deuxième économie mondiale.
Les marchés étaient d'autant plus fébriles que la Banque centrale chinoise a indiqué lundi qu'elle n'était pas disposée à injecter à court terme de l'argent frais supplémentaire dans les marchés.
"La conjonction de faibles indicateurs économiques et du tarissement des liquidités suggère que la croissance chinoise pourrait être en route vers un plus fort ralentissement que prévu", estimaient les analystes d'Unicredit.
La Chine est le deuxième importateur mondial de brut (environ 5 millions de barils par jour, rappelle-t-on chez Unicredit) et la principale source de croissance de la demande mondiale d'or noir.
Par ailleurs, les prix du brut étaient toujours pénalisés par le renforcement du dollar, qui rend mécaniquement plus coûteux les achats d'actifs libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le billet vert s'apprécie depuis l'annonce, mercredi dernier, du resserrement prochain de la politique monétaire ultra-accommodante aux États-Unis.
Les énormes injections de liquidités réalisées chaque mois par la Réserve fédérale américaine (Fed) dans le but de soutenir l'économie des États-Unis pourraient diminuer dès la fin de cette année et s'arrêter totalement mi-2014, pour peu que l'embellie de la conjoncture américaine se confirme.
Enfin, "le contexte fondamental n'a pas beaucoup changé pour le pétrole dans les derniers mois, si ce n'est pas du tout, avec une croissance de la demande toujours faible et une offre excessive et en augmentation", rappelait M. Razaqzada.
Dans leur dernier rapport mensuel, tant l'Agence international de l'énergie (AIE) comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont révisé en légère baisse la demande mondiale d'or noir.
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(AWP / 24.06.2013 18h49)