Le brut recule dans un marché préoccupé par la Chine
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 100,88 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3 cents par rapport à la clôture de vendredi. Le Brent est passé sous la barre des 100 USD vers 07H00 GMT, à 99,82 USD, pour la première fois depuis le 3 juin.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 14 cents, à 93,55 USD.
"L'appréciation du dollar, la hausse des taux obligataires américains et la baisse des marchés asiatiques continuent de mettre sous pression les prix du pétrole", indiquaient les analystes de Commerzbank.
La perspective d'un resserrement prochain de la politique monétaire ultra-accommodante aux États-Unis a entraîné un recul des marchés financiers mondiaux en fin de semaine dernière, les cours du pétrole ayant été particulièrement touchés.
Les énormes injections de liquidités réalisées chaque mois par la Réserve fédérale américaine (Fed) dans le but de soutenir l'économie des États-Unis pourraient diminuer dès la fin de cette année et s'arrêter totalement mi-2014, pour peu que l'embellie de la conjoncture américaine se confirme, a annoncé la Fed mercredi dernier.
Le dollar s'est apprécié dès l'annonce du retrait prochain de ces mesures, puisqu'elles ont tendance à diluer la valeur du billet vert.
Du coup, les matières premières libellés en dollar, dont le pétrole, sont devenues plus couteuses pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les annonces de la Fed ont également découragé les investisseurs à visée spéculative, dans des marchés devenus largement dépendants des injections de liquidités de la banque centrale américaine, notaient des analystes.
Le fait que le baril de Brent ait perdu "6 dollars depuis le milieu de la semaine dernière est probablement en partie attribuable au retrait des investisseurs financiers spéculatifs", soulignait-on ainsi chez Commerzbank.
"De plus, des signes de ralentissement de l'économie chinoise nourrissent les inquiétudes sur la demande de pétrole, surtout au moment où les stocks (de brut) aux États-Unis sont à des plus hauts depuis plusieurs années", ajoutait Jonathan Sudaria, de Capital Spreads.
Les niveaux des réserves de brut aux États-Unis se maintiennent ses dernières semaines proches de leur sommet depuis 30 ans atteint fin mai.
Les États-Unis et la Chine sont des deux plus gros consommateurs de brut de la planète et la croissance de la demande mondiale d'or noir est principalement portée par la Chine.
La récente envolée du taux auquel les banques se prêtent entres elles en Chine, signe de difficultés de refinancement dans le secteur financier du pays, inquiètent les opérateurs, qui sont extrêmement attentifs au moindre signe de fragilité de la deuxième économie mondiale.
"Cette semaine ne commence pas sur un ton optimiste et les chances que ça empire sont réelles à moins que la banque centrale chinoise n'agisse rapidement", prévenaient les experts du courtier PMV.
La banque centrale chinoise a signalé lundi qu'elle ne comptait pas intervenir pour augmenter la liquidité.
al
(AWP / 24.06.2013 13h00)