Le brut chute après la Fed
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 103,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,17 dollars par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 2,19 dollars, à 96,05 dollars.
"Le pétrole s'inscrit en nette baisse suite à la hausse surprise des stocks (de brut) aux États-Unis et aux conclusions du FOMC (Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, ndlr)", expliquaient les analystes de Saxo Banque.
Le président de la Fed Ben Bernanke a annoncé mercredi comment l'institution comptait resserrer petit à petit sa politique monétaire, actuellement très accommodante.
Les énormes injections mensuelles de liquidités de la Fed, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, pourraient ainsi être diminuées dès la fin de l'année pour un arrêt au milieu de l'année prochaine.
Cette perspective pèse sur les cours du pétrole car ces liquidités ont tendance à inciter les investissements dans les actifs risqués tels que le pétrole.
Pour l'analyste Olivier Jakob, chez Petromatrix, la hausse du dollar, autre conséquence du resserrement attendu de la politique monétaire américaine, faisait également chuter les cours du brut.
En effet, le renforcement du billet vert rend plus coûteux les achats d'actifs libellés dans la monnaie américaine, comme c'est le cas du brut, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Nous sommes actuellement inquiets de l'impact (de la hausse du dollar) sur la demande de pétrole dans les marchés émergents à cause de l'affaiblissement de leur monnaie face au dollar", détaillait M. Jakob. La roupie indienne et le real brésilien sont particulièrement affectés.
Or, la plus grande partie de la croissance de la demande mondiale d'or noir provient actuellement des pays émergents, Inde et Chine en tête.
La publication d'un mauvais indicateur chinois pesait d'ailleurs également sur les prix du pétrole jeudi, pointaient les analystes de Commerzbank.
La Chine a enregistré en juin sa plus forte contraction de la production manufacturière depuis neuf mois, selon l'indice PMI des directeurs d'achat publié par la banque HSBC.
C'est un nouvel indice du ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale, plus grande consommatrice d'or noir derrière les États-Unis.
Enfin, la hausse surprise des stocks de pétrole américains, communiquée officiellement mercredi, n'aidait pas les cours du brut.
Selon le Département américain de l'Énergie (DoE), les réserves américaines de pétrole ont augmenté de 300.000 barils la semaine dernière, un mauvais signe pour la demande d'or noir aux États-Unis.
rp
(AWP / 20.06.2013 12h31)