Le brut progresse un peu, soutenu par un dollar affaibli
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, valait 103,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 48 cents, à 95,86 dollars.
Le billet vert, ballotté ces dernières semaines par des spéculations sur le programme de soutien à l'économie américaine mis en place par la Réserve fédérale américaine (Fed) et par des indicateurs macroéconomiques américains mitigés, est tombé mercredi à son niveau le plus faible depuis le 20 février face à la monnaie unique européenne, à 1,3359 dollar pour un euro.
Un affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs faisaient ainsi peu de cas de l'annonce mercredi par le département américain de l'énergie (DoE) d'une hausse inattendue des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 8 juin. Ces réserves se sont ainsi étoffées de 2,5 millions de barils alors que les analystes tablaient sur une baisse de 400'000 barils.
Le niveau des réserves américaines de brut reste toutefois inférieur à ce qu'avait annoncé la fédération professionnelle API, qui a publié mardi ses propres statistiques faisant état d'un bond de 9 millions de barils.
Selon le DoE, les réserves d'essence, très surveillées alors que démarre la saison estivale des grands déplacements en voiture, ont augmenté de 2,7 millions de barils, à 221,5 millions de barils, soit bien plus que les prévisions des analystes de 500.000 barils.
Quant aux stocks de produits distillés (notamment le gazole et le fioul de chauffage), ils ont reculé de 1,2 million de barils à 122,1 millions de barils, à l'inverse de ce que prédisaient les analystes (+1,3 million de barils).
Mais la hausse des cours du brut restait tout de même timide, du fait d'un contexte de signes d'affaiblissement de la demande mondiale d'or noir qui se multiplient ces derniers jours.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a très légèrement diminué mercredi sa prévision pour la demande mondiale de pétrole pour 2013, de 80.000 barils par jour par rapport à sa précédente estimation.
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait également revu en très légère baisse son estimation de la demande mondiale en 2013, alors même que sa production augmente.
"Ces deux agences prévoient un rebond de la demande dans la deuxième partie de l'année mais la croissance de la demande mondiale de pétrole ne sera pas à la hauteur de l'augmentation de la production des pays non-OPEP", prévenaient les analystes de Commerzbank.
De fait, la production américaine de pétrole a connu une croissance record en 2012, grâce à l'exploitation des réserves non conventionnelles, a indiqué le groupe britannique BP dans son rapport annuel sur l'énergie publié mercredi.
L'année dernière, les États-Unis ont produit 8,9 millions de barils par jour, contre 7,8 millions en 2011.
En conséquence, les importations américaines de brut ne cessent de diminuer: elles sont maintenant 36% inférieures à leur pic atteint en 2005, a relevé BP.
fah
(AWP / 12.06.2013 18h39)