Le brut chute, pénalisé par des craintes sur la demande mondiale
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 102,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,40 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 85 cents à 94,92 dollars.
"Les prix du pétrole ont dérapé après que l'Opep a signalé une hausse de sa production en mai tout en maintenant sa prévision de demande mondiale de brut pour 2013", expliquait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Selon le rapport mensuel de l'Opep publié mardi, les douze États-membres du cartel ont produit 30,567 millions de barils par jour (mbj) en mai, contre 30,462 mbj en avril, dépassant leur plafond collectif fixé à 30 mbj.
Face à cette augmentation de l'offre --venant principalement de l'Arabie saoudite et de l'Angola--, la demande mondiale reste déprimée: l'Opep l'a revue en très légère baisse, à 89,65 mbj, contre une précédente estimation de 89,66 mbj.
Cette prévision pourrait de plus "être sujette à une révision à la baisse, non seulement dans les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), mais également dans les économies émergentes", a prévenu le cartel.
La demande européenne s'est ainsi contractée pour le vingtième mois consécutif en avril.
Par contre, la demande américaine montre des signes encourageants de reprise, a noté l'Opep.
Les opérateurs auront l'occasion d'en savoir plus sur la demande du premier consommateur mondial de brut mercredi, à l'occasion de la publication hebdomadaire des stocks de brut du pays.
En fin de séance européenne, les prix du pétrole ont un peu limité leurs pertes, à cause des tensions en Libye et dans le Soudan du Sud.
"De récentes perturbations en Libye ont fait repasser la production de pétrole en Libye (quatrième producteur de pétrole d'Afrique, ndlr) sous le niveau d'avant la guerre de 1,6 mbj", a souligné Tamas Varga, du courtier PVM.
Selon les déclarations du ministre libyen du pétrole à l'agence officielle LANA news, ces perturbations ont causé un déficit de production de 250.000 barils par jour.
La recrudescence des tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud ces derniers jours inquiète également les opérateurs.
Après être revenu dimanche sur une série d'accords avec le Soudan du Sud sur la sécurité et le pétrole, le gouvernement soudanais a formellement notifié mardi aux compagnies pétrolières qu'elles devaient bloquer le transit du pétrole sud-soudanais.
Le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves de pétrole lors de la partition en juillet 2011 mais dépend des infrastructures soudanaises pour exporter son or noir.
rp
(AWP / 11.06.2013 18h32)