Le brut recule, miné par des craintes sur la demande chinoise
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 104,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 46 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 27 cents, à 95,75 dollars.
"Presque tous les chiffres chinois pour mai publiés au cours du week-end ont été plus faibles qu'attendu, notamment la croissance du crédit, la production industrielle, les investissements et la construction", a souligné Ross Strachan, analyste chez Capital Economics.
La hausse de la production industrielle s'est par exemple établie en mai à 9,2% sur un an, contre 9,3% en avril, et la hausse des prix à la consommation a ralenti à 2,1% sur un an en mai, contre 2,4% en avril, a rapporté le Bureau national des statistiques (BNS).
Ces indicateurs décevants inquiètent les investisseurs attentifs à la conjoncture économique du deuxième consommateur de brut de la planète.
Les importations de pétrole de la Chine en mai ont particulièrement déçu: bien qu'atteignant un plus haut en quatre mois, elles sont inférieures de 6% par rapport à la même période l'année dernière.
Les analystes de Commerzbank attribuaient principalement cette baisse à la maintenance des raffineries et aux restrictions à l'exportation de produits pétroliers raffinés.
"Cela dit, la faiblesse de l'environnement économique en Chine a certainement aussi contribué à la moindre demande", ajoutaient-il.
Les cours du pétrole, également affectés par des prises de bénéfices après une forte hausse des cours vendredi sur fond d'amélioration du marché du travail américain, limitaient toutefois leurs pertes à quelques dizaines de cents, en raison de l'inquiétude autour du pétrole du Soudan du Sud.
"La recrudescence des problèmes autour des livraisons de pétrole en provenance du Soudan du Sud devrait éviter une plus grande correction des prix", soulignaient les analystes de Commerzbank.
Dimanche, le Soudan a annoncé la suspension de neuf accords avec le Soudan du Sud, dont celui sur le pétrole, car il accuse le pays, devenu indépendant il y a deux ans, de soutenir les rebelles.
La veille, le président soudanais Omar el-Béchir avait ordonné l'arrêt du transit du pétrole du Soudan du Sud.
Le pétrole sud-soudanais avait pourtant recommencé à transiter par le Soudan en avril, après une interruption de plus d'un an due à la montée des tensions entre les deux pays, en particulier autour du partage des recettes et du coût du transit.
Le Soudan du Sud, qui produit environ "360.000 barils par jour" rappelle le courtier Traditions Energy, a hérité de 75% des réserves de pétrole lors de la partition en juillet 2011 mais dépend des infrastructures soudanaises pour exporter son or noir.
rp
(AWP / 10.06.2013 18h36)