Le brut en nette hausse à New York, dopé par les stocks et le dollar
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont nettement avancé jeudi à New York, soutenus par la chute d'une ampleur inattendue des réserves d'or noir aux Etats-Unis, le premier consommateur de brut au monde, et par la baisse du dollar qui rendait les achats de brut plus attractifs.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a grimpé de 1,02 dollar à 94,76 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, a fini en hausse de 57 cents, à 103,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
L'annonce mercredi d'une baisse quinze fois plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis au cours de la semaine achevée le 31 mai, a continué à bénéficier aux prix du pétrole new-yorkais jeudi. Elle est en effet considérée comme un signe encourageant pour la demande en brut du géant américain.
Outre une chute de 6,3 millions de barils, le département de l'Energie américain (DoE) a fait part d'un léger rebond de la demande et d'un net recul des réserves du terminal de Cushing (Oklahoma), où le pétrole qui sert de référence au WTI s'est accumulé ces derniers mois.
"Et la nouvelle d'une nette accélération de la cadence des raffineries, après la fin de la saison de maintenance a aussi participé à la bonne humeur des opérateurs", a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En revanche, si les réserves d'essence ont reculé, alors que le pays démarrait la saison estivale des grands déplacements en voiture, les stocks de produits distillés ont affiché une progression presque trois fois plus importante que prévu.
D'autre part, "le net accès de faiblesse du billet vert face aux grandes devises rivales a aidé le brut à consolider sa hausse", a noté M. Lipow.
Le dollar a touché brièvement un plus bas en trois mois face à l'euro après une décision de la Banque centrale européenne (BCE) de laisser son taux inchangé à 0,50%, son plus bas niveau historique, et des commentaires encourageants de son président Mario Draghi sur la reprise progressive de la zone euro.
Or tout accès de faiblesse du dollar tend à favoriser les achats de matières premières libellées dans cette devise, comme le brut, pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Sur le front de la demande, "le regain de bonne humeur lié à ces chiffres haussiers a également été accentué par l'annonce d'un recul plus important que prévu des inscriptions au chômage" au cours de la dernière semaine de mai, a observé Bart Melek, de TD Securities.
Quelque 346.000 demandes d'allocations chômage ont été déposées pour la semaine achevée le 1er juin, soit moins que les attentes des analystes qui tablaient sur 348.000, et un recul de 3% par rapport à la semaine précédente.
"Cela renforce un peu la confiance des opérateurs avant les chiffres (mensuels) sur l'emploi" et le chômage en mai aux Etats-Unis, à paraître vendredi, a poursuivi M. Melek.
Très attendu, ce rapport mensuel est perçu comme un indicateur essentiel pour jauger la reprise économique de la première puissance mondiale.
rp
(AWP / 07.06.2013 06h21)