Poursuite de la forte baisse, toujours sous le choc du séisme nippon
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 113,93 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,50 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 2,23 dollars à 100,47 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours du baril avaient dégringolé de plus de 3 dollars plus tôt dans la journée, retombant brièvement à New York sous le seuil des 100 dollars le baril pour la première fois depuis dix jours.
Le marché restait sous le choc du séisme d'une magnitude de 8,9 qui a touché le nord-est du Japon, le plus puissant jamais enregistré par l'archipel, qui a déclenché un tsunami de plusieurs mètres de haut sur les côtes du Pacifique.
"Les marchés se sont réveillés avec cette catastrophe", et ont réagi fortement car "très clairement, plusieurs sites de raffinage (du Japon) ont été touchés", ce qui pourrait affecter les importations de brut du pays, a expliqué Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Ainsi, une raffinerie de la ville d'Iichihara, en banlieue de Tokyo, était en feu, et une forte explosion a frappé un complexe pétrochimique près de la ville de Sendai (nord-est).
Le Japon est, après les Etats-Unis et la Chine, le troisième consommateur de pétrole dans le monde, avec une consommation moyenne de 4,25 millions de barils par jour en 2011, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
La fermeture de quatre centrales nucléaires, "si elle est prolongée, pourrait se traduire par une plus grande demande de fioul par le pays, mais il y a aussi l'impact économique général", poursuivait M. Jakob.
"Le marché passe par trois phases après un désastre. La première est la destruction de la demande. Les investisseurs vont s'inquiéter pour le pétrole qui ne sera plus consommé par les raffineries fermées, pour l'arrêt de l'activité" économique, a résumé Phil Flynn, de PFG Best Research,
"Le deuxième stade sera l'évaluation du temps que prendra le retour à la normale. Puis vient le processus de reconstruction, très haussier pour le marché. Mais on ne sait pas combien de temps il faudra pour en arriver là", a ajouté l'analyste.
Toutefois, "la poursuite des troubles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient devrait empêcher les prix de chuter encore beaucoup plus", tempéraient les experts de Commerzbank.
En Arabie saoudite, de larges forces de sécurité se sont déployées en masse vendredi à Ryad et dans d'autres villes du Royaume, où aucune manifestation n'a été signalée en dépit d'un appel sur le réseau social Facebook à une "Journée de colère".
En Libye, les combats faisaient toujours rage entre les rebelles et les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, ces dernières ayant lancé au moins deux attaques aériennes à l'est de Ras Lanouf, touchant un poste de contrôle des insurgés et une raffinerie, selon des journalistes de l'AFP.
En revanche, la raffinerie clé de Zawiyah (40 km à l'ouest de Tripoli), la plus importante du pays a repris son activité normale après avoir été obligée de fermer en raison des combats, a déclaré vendredi à l'AFP, Choukri Ghanem, directeur de la Compagnie nationale libyenne pour le pétrole.
ds
(AWP/11 mars 2011 18h35)