Le brut monte, le marché rassuré sur la demande américaine
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 103,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 39 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 45 cents à 93,76 dollars.
Après avoir évolué de façon erratique mardi, les prix du pétrole augmentaient mercredi en fin d'échanges européens, la publication des stocks de pétrole brut aux États-Unis ayant rassuré le marché sur la demande américaine.
"Une grosse chute des réserves américaines de brut a soutenu les cours du pétrole mercredi après-midi", indiquait Matt Basi, de CMC Markets.
Selon les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) publiées mercredi, les réserves de brut ont baissé de 6,3 millions de barils la semaine dernière, quinze fois plus que prévu par les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswire (-400.000 barils), mais dans la ligne du recul annoncé par la fédération professionnelle API (-7,8 millions de barils).
La semaine d'avant, ces stocks s'étaient affichés au plus haut depuis 31 ans, selon les données hebdomadaires du DoE et même depuis 82 ans selon les données mensuelles.
Selon le DoE, les réserves de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 2,6 millions de barils à 123,3 millions de barils, soit près de trois fois plus que prévu par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 1 million de barils seulement.
De leur côté, les réserves d'essence ont reculé de 400.000 barils, à 218,8 millions de barils, contredisant les experts qui avaient misé sur une progression de 500.000 barils.
Selon l'API, les stocks d'essence ont aussi diminué, ce qui est cohérent avec le démarrage de la saison estivale des grands déplacements en voiture.
Cette baisse des stocks pourrait signifier un regain de la demande de pétrole aux États-Unis, le premier consommateur d'or noir de la planète, même si certains analystes invitaient à la prudence.
Une partie de la chute des stocks provient de la baisse des importations de brut aux États-Unis, "ce qui devrait probablement avoir un impact baissier sur les cours, puisque cela souligne la surcapacité du marché du pétrole américain", estimait Torbjørn Kjus, analyste de DNB Bank.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les États-Unis deviendront d'ici 2015 le premier producteur de pétrole hors Opep, à la place de la Russie, grâce à l'exploitation des pétroles non conventionnels (pétrole de schiste notamment).
Du côté de l'offre, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient soutenaient les cours du brut mercredi.
"Les tensions au Moyen-Orient où la situation s'enlise en Syrie après le rapport français sur l'utilisation d'armes chimiques, la rébellion en Turquie mais aussi les négociations qui tournent en rond avec l'Iran, sont autant d'éléments qui maintiennent la pression (à la hausse) sur les cours", détaillaient les analystes de Saxo Bank.
En Turquie, la persistance de violentes manifestations depuis vendredi, au cours desquelles deux personnes sont mortes, inquiétait le marché, le pays étant un important pays de transit pour le brut et jouxtant les régions riches en pétrole du nord de l'Irak.
fah
(AWP / 05.06.2013 19h00)