Le brut finit en légère baisse à New York, prudent avant les stocks US
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont légèrement reculé mardi à New York, dans un marché très hésitant à la veille des chiffres des stocks pétroliers aux Etats-Unis, en dépit de craintes accrues pour l'approvisionnement en brut en pleine escalade des tensions au Moyen-Orient.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a reculé de 14 cents à 93,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A l'inverse, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 103,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,18 dollar par rapport à la clôture de lundi.
En baisse à l'ouverture, les cours du brut se sont appréciés de presque 1 dollar en cours d'échanges avant de retomber dans le rouge avant la clôture.
"De nombreux facteurs expliquent ces mouvements erratiques", a souligné Phil Flynn, de Price Futures Group.
D'un côté, les prix de l'or noir ont bénéficié en cours de séance de craintes accrues pour l'approvisionnement alors que "des prévisions météorologiques suggèrent qu'une série d'intempéries tropicales pourraient affecter les installations pétrolières dans le golfe du Mexique dans les prochains jours", a-t-il avancé.
Ces intempéries feraient suite à la tempête tropicale Barbara qui avaient touché le sud-est du Mexique fin mai, faisant trois morts.
En outre, un regain d'inquiétude au Moyen-Orient a également aidé à soutenir les prix, en particulier du Brent, selon les analystes.
Dans le conflit syrien, une commission d'enquête de l'ONU a dénoncé l'usage d'agents chimiques mardi dans un rapport, marquant une nouvelle étape dans la brutalité des affrontements et "faisant craindre une escalade des tensions dans la région", a noté John Kilduff, de Again Capital.
En Turquie, la persistance de violentes manifestations depuis vendredi, au cours desquelles deux personnes sont mortes, inquiétait aussi le marché, le pays étant un important pays de transit pour le brut et jouxtant notamment les régions riches en pétrole du nord de l'Irak.
Les opérateurs ont aussi accueilli avec inquiétude les propos du chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, qui a évoqué un dialogue qui "tourne en rond" dans le dossier nucléaire iranien.
Soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, l'Iran est notamment sous le coup d'un embargo financier et pétrolier des Etats-Unis et de l'Union européenne qui pénalise durement son économie.
Cependant, "une tendance baissière continue de peser sur les prix", en raison notamment d'inquiétudes autour de la demande mondiale et de la vigueur économique des deux plus grands consommateurs de brut au monde, les Etats-Unis et la Chine, a noté M. Kilduff.
Et, "dans le sillage de Wall Street, qui est partie en nette baisse dans l'après-midi, ces inquiétudes ont repris le dessus", a noté M. Flynn.
Le marché restait particulièrement prudent aux Etats-Unis à la veille du rapport hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE) sur le niveau des stocks de pétrole brut dans le pays.
"On pourrait bien voir un nouveau record des stocks de brut dans le pays", a-t-il estimé.
Les réserves de brut ont gonflé la semaine précédente à un nouveau plus haut depuis le début de la publication de ces statistiques hebdomadaires en 1982, et se sont même hissées à un sommet depuis mai 1931 selon des chiffres mensuels du DoE.
rp
(AWP / 05.06.2013 06h21)