Le brut repasse dans le vert en fin de séance
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 103,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance montait de 65 cents à 94,10 dollars.
Après avoir évolué en terrain négatif durant presque toute la séance, les prix du pétrole sont repassés dans le vert mardi en toute fin d'échanges européens, aidés par la faiblesse du dollar.
Un billet vert faible incite les investisseurs munis d'autres devises à acheter du pétrole, celui-ci étant libellé en dollars.
Par ailleurs, les opérateurs adoptaient majoritairement une posture attentiste à la veille de la publication hebdomadaire des stocks de brut américains, dont une première estimation réalisée par la fédération professionnelle API est attendue mardi en fin de journée.
"La saison estivale des grands déplacements en voiture a maintenant commencé aux États-Unis et les opérateurs anticipent une augmentation conjoncturelle de la demande de pétrole", indiquaient les analystes de CMC Markets.
"Les stocks devraient diminuer de leur niveau actuellement extrêmement haut mais ils resteront très élevés par rapport aux précédentes années", abondaient les analystes d'UniCredit.
Les données délivrées la semaine précédente avaient en effet mis en évidence des stocks au plus haut depuis le début de la publication de ces statistiques hebdomadaires en 1982, et d'un sommet depuis mai 1931 selon des chiffres mensuels du DoE.
"Au final, le renforcement conjoncturel de la demande soutiendra probablement les prix (du pétrole) en juin mais la hausse continuelle de la production de l'Opep (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole) devrait faire baisser le cours du Brent" dans le futur, indiquait-on chez UniCredit.
Lors d'une réunion vendredi à Vienne, l'Opep a décidé de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour, même si la production effective dépasse largement ce niveau.
Du côté de l'offre justement, quelques inquiétudes géopolitiques au Moyen-Orient soutenaient également les cours du pétrole.
Les violentes manifestations en Turquie, au cours desquelles deux personnes sont mortes ces derniers jours, inquiètent les analystes.
"La Turquie est un important pays de transit pour le brut et jouxte les régions riches en pétrole du nord de l'Irak", expliquaient les analystes de Commerzbank.
Les opérateurs ont aussi accueilli avec inquiétude les propos du chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano, qui a exprimé lundi sa lassitude sur le dossier nucléaire iranien, évoquant un dialogue qui "tourne en rond".
L'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, est notamment sous le coup d'un embargo financier et pétrolier des Etats-Unis et de l'Union européenne qui pénalise durement son économie.
Et en Syrie, une commission d'enquête de l'ONU a dénoncé mardi dans un rapport l'usage d'agents chimiques à quatre occasions au moins, en mars et avril, marquant une nouvelle étape dans la brutalité du conflit et "faisant craindre une escalade des tensions dans la région", a noté John Kilduff, de Again Capital.
rp
(AWP / 04.06.2013 18h39)