Le brut accentue son repli, plombé par l'abondance de l'offre
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC) le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 101,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,13 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 94 cents à 92,67 dollars.
Après avoir connu des sorts contrastés jeudi, les prix du pétrole baissaient de concert vendredi, dans un marché encore sous le coup des statistiques hebdomadaires américaines publiées la veille par le Département américain de l'Energie (DoE).
Ce dernier a fait état d'un bond des stocks de pétrole brut à leur plus haut niveau depuis 1982, et même depuis 1931 selon les données mensuelles, ravivant les inquiétudes sur la surabondance d'or noir aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Selon Torbjorn Kjus, analyste de DNB Bank, ces statistiques américaines avaient majoritairement un effet baissier sur les prix du brut, et ce malgré un repli encourageant des stocks d'essence aux Etats-Unis, très surveillés à l'orée de la saison estivale des grands déplacements en voiture.
Malgré ce recul, "les niveaux des stocks d'essence restent parmi les plus élevés (constatés) en cinq ans", tempérait-il tout de même.
Dans ce contexte, "les prix du pétrole devraient probablement rester sous pression", ont renchéri les experts de Commerzbank.
D'autant plus que, sur le front de la demande, les perspectives économiques restent maussades, en plein marasme économique en zone euro et avec des signes de ralentissement de la croissance chinoise.
Les prix ont poursuivi leur repli à l'ouverture des échanges américains, après la fin d'une réunion de l'Opep à Vienne. Le cartel a décidé de laisser inchangé son plafond de production de brut, à 30 millions de barils par jour, tout en précisant qu'elle allait continuer à surveiller de près la conjoncture économique mondiale.
"Ce n'est bien évidemment pas une surprise mais des rumeurs avaient circulé hier sur d'éventuelles réductions de ce plafond, et on voit certains courtiers déchanter ce matin", relevait Matt Smith, de Schneider Electric.
Avant même le début de la réunion, les délégations avaient pourtant soutenu une reconduction de cette limite, y compris l'Iran, qui avait pourtant ce mois-ci répété son appel traditionnel à réduire la production du cartel pour soutenir les cours du brut.
"Les pays membres ont réaffirmé qu'ils étaient prêts à réagir rapidement à des événements qui pourraient mettre en péril la stabilité du marché pétrolier", a souligné l'organisation dans un communiqué.
L'Opep, dont la production réelle dépasse actuellement le plafond officiel (d'environ 700.000 barils par jour selon l'Agence internationale de l'énergie), pompe environ 35% de l'offre mondiale de brut.
rp
(AWP / 31.05.2013 18h31)