Le brut tente de remonter, le marché digère les stocks US
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 102,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 53 cents à 93,66 dollars.
Après avoir passé l'essentiel de la séance en baisse, à la suite d'une chute de près de deux dollars mercredi, les cours du baril sont repassés en terrain positif après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Le DoE a pourtant fait état d'un bond de 3 millions de barils des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière, à un nouveau niveau record depuis le début de la publication de ces statistiques en 1982. Selon les chiffres mensuels du département de l'Energie, il s'agit d'un record depuis mai 1931.
Cette hausse prenait à rebours les anticipations des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui avaient tablé sur un recul de 400.000 barils, mais elle restait en-deçà des estimations très maussades de la fédération professionnelle API, qui avait fait état mercredi soir d'un gonflement hebdomadaire de 4,4 millions de barils -- ce qui avait contribué à miner le moral du marché en cours de séance, les opérateurs intégrant l'idée d'une nouvelle forte hausse de ces stocks.
En revanche, le DoE a également annoncé une chute bien plus importante que prévu des stocks d'essence, avec un repli de 1,5 million de barils, huit fois plus fort qu'attendu et un signal encourageant sur la demande américaine à l'orée de la saison estivale des grands déplacements en voiture.
De leur côté, les réserves de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 1,9 million de baril, presque dix fois plus que prévu.
Néanmoins, le marché restait dominé par la prudence: ainsi, plus tôt jeudi, le prix du WTI avait été affecté par la légère révision à la baisse du Produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre, "tombant à son plus bas en quatre semaines", notait Alex Young, du courtier CMC Markets. Alors que la reprise économique aux Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète, reste convalescente, "les opérateurs peinent à voir d'où viendra la demande pour ces stocks croissants" d'or noir, ajoutait-il.
Enfin, le marché demeurait sur ses gardes à la veille une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne.
"L'attention (du marché) reste focalisée sur Vienne, où les ministres de l'Opep discutent du plafond de production, des conditions macroéconomiques actuelles et de l'élection du prochain secrétaire général", indiquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les analystes s'attendent à un maintien du plafond de production collectif de l'organisation, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis fin 2011.
Avant ou peu après leur arrivée à Vienne, les chefs des délégations de l'Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis, du Koweït, de l'Irak et de l'Angola ont tenu des propos allant tous dans ce sens, estimant satisfaisant le niveau actuel des prix, tandis qu'à l'inverse, l'Iran et le Venezuela se sont prononcés en faveur d'une baisse de la production du cartel, les cours étant jugés insuffisamment élevés par Téhéran.
rp
(AWP / 30.05.2013 18h45)