Le recul s'accentue, dans l'attente des stocks US
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 101,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 52 cents à 92,61 dollars.
Les cours du baril, qui avaient cédé près de deux dollars mercredi, restaient minés par un regain d'inquiétudes sur la demande énergétique, à la suite d'une révision des prévisions de croissance mondiale par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Les experts de l'OCDE ont ainsi revu en baisse la croissance mondiale pour 2013, à 3,1% contre 3,4% attendus précédemment.
En Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, la croissance en 2013 devrait être inférieure aux attentes "pour la deuxième année d'affilée", selon l'OCDE. Le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi abaissé mercredi de 8% à "environ 7,75%" sa prévision de croissance pour la Chine.
A l'instar des Bourses, "les cours du brut ont fortement baissé" à la suite de ces prévisions, et ce "en dépit d'un fléchissement du dollar, qui tend habituellement à soutenir les prix du brut (en rendant plus attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises, ndlr), notait Jonathan Sudaria, analyste du courtier Capital Spreads.
D'autre part, "les opérateurs sur les marchés de l'énergie sont nerveux car ils redoutent que la Réserve fédérale américaine (Fed) réduise ses rachats d'actifs", observait-il.
Destinées à stimuler l'activité, ces injections de liquidités de la Fed dans l'économie américaine contribuent à doper les investissements dans les matières premières, mais aussi à diluer la valeur du billet vert.
Le marché restait par ailleurs dominé par la prudence avant la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), dont la publication a été exceptionnellement reportée à jeudi, en raison du lundi férié aux Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut, qui s'étaient récemment élevés à des sommets depuis 1982, devraient avoir reculé de 400.000 barils sur la semaine achevée le 24 mai.
Les stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) sont attendus en hausse de 200.000 barils, et ceux d'essence, très surveillés avant la période estivale des grands déplacements automobiles, devraient avoir diminué de 200.000 barils.
Mais l'API, fédération professionnelle du secteur pétrolier, qui publie ses propres estimations, a fait état mercredi soir de chiffres nettement plus maussades, jugeant que les stocks de brut américains avaient bondi de 4,4 millions de barils la semaine dernière... ravivant les craintes sur la surabondance d'or noir aux Etats-Unis.
"Si les statistiques du DoE s'accordent à celles de l'API, on va certainement voir le fort mouvement de vente de mercredi se poursuivre (...) et le recul des prix pourrait bien s'accentuer" encore davantage, estimait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Enfin, l'attention des investisseurs se tournait également vers les déclarations des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à la veille d'une réunion du cartel à Vienne.
Les analystes s'attendent à un maintien du plafond de production collectif de l'organisation, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis fin 2011.
Rejoignant la position de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Koweït, le ministre irakien du Pétrole, Abdel Karim al-Luaybi, a jugé jeudi le marché "stable" et le niveau des prix satisfaisant, se prononçant contre une modification du plafond de production du cartel.
jq
(AWP / 30.05.2013 13h12)