Le brut accentue sa baisse sur fond d'inquiétudes sur la demande
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 102,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,38 dollar à 93,63 dollars.
"Les prix du brut ont chuté en fin de journée après avoir évolué dans une fourchette étroite pendant une grande partie de la séance", indiquait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets. Les cours ont été affectés "par des craintes sur la demande après que l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2013" mercredi, notait-il.
Pour l'OCDE, la croissance dans le monde devrait atteindre 3,1% cette année, contre 3,4% attendus en novembre dernier. La zone euro devrait notamment s'enfoncer encore davantage dans la récession avec -0,6%. L'OCDE tablait précédemment sur une baisse limitée à -0,1%.D'autre part, la Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, a vu mercredi sa prévision de croissance abaissée à "environ +7,75%", contre +8% précédemment, par le Fonds monétaire international (FMI).
Pour M. Razaqzada, l'impact de ces révisions décevantes sur les cours du pétrole a été légèrement atténué par la faiblesse du dollar et la montée des tensions en Syrie au lendemain de la levée de l'embargo de l'Union européenne sur les ventes d'armes aux rebelles syriens. Un dollar plus faible incite habituellement les investisseurs munis d'autres devises à acheter du pétrole, celui-ci étant libellé en dollars.
Par ailleurs, les opérateurs se montraient plutôt attentistes, dans la perspective d'une réunion de l'Opep vendredi à Vienne.
Le ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaïmi, dont le pays est le principal producteur de l'organisation, a ainsi déclaré mardi à son arrivée dans la capitale autrichienne que le marché était "bien approvisionné" et était "dans un environnement idéal", selon des propos rapportés par l'agence Dow Jones Newswires.
"Un jour auparavant, le ministre de l'Energie des Emirats Arabes Unis avait déjà qualifié le prix actuel de +convenable et juste+. Ces deux commentaires suggèrent que le plafond officiel de production (de l'Opep) sera maintenu à 30 millions de barils par jour", même si la production totale des pays membres dépasse largement ce seuil, estimaient les analystes de Commerzbank.
Le marché restait également dans l'attente des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers américains, dont la publication interviendra exceptionnellement jeudi, avec un jour de décalage, en raison du lundi férié aux Etats-Unis. Ces réserves sont considérées comme un baromètre de la demande du pays, premier consommateur mondial de brut.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut devraient avoir reculé de 400.000 barils. Les stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) sont attendus en hausse de 100.000 barils, et ceux d'essence, très surveillés avant la période estivale des grands déplacements automobiles, devraient avoir diminué de 300.000 barils.
"Même si les chiffres (pour l'ensemble des stocks pétroliers) montreront certainement une baisse, les réserves devraient néanmoins rester à un niveau élevé", soulignait-on chez Commerzbank. Les stocks de brut dans le pays sont actuellement proches de leur niveau record depuis 1982, atteint début mai.
rp
(AWP / 29.05.2013 18h50)