Le brut se reprend, à l'issue d'un week-end prolongé
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 103,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,14 dollar par rapport à la clôture électronique de lundi. Le prix du baril de Brent était tombé jeudi à 100,64 dollars, son niveau le plus bas en trois semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 48 cents à 94,63 dollars.
En raison de la fermeture, à l'occasion d'un jour férié, des places de Londres et de New York, "les prix ont peu évolué lundi (dans les échanges électroniques), étant donné le maigre volume d'échanges", mais les prix se reprenaient mardi avec le retour des investisseurs à l'issue d'un week-end prolongé et sur fond "de bonne tenue des marchés boursiers", observaient les analystes de Commerzbank.
Le marché du pétrole faisait cependant preuve de prudence après avoir été miné en fin de semaine dernière par un regain de crainte sur la demande d'or noir, notamment en Chine (deuxième pays consommateur de brut), où l'activité manufacturière s'est contractée en mai pour la première fois depuis sept mois.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de s'interroger sur la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed), après des propos de son président Ben Bernanke, suggérant que l'institution voulait éviter un tour de vis "prématuré" de ses mesures ultra-accommodantes, mais qu'elle se tenait prête à ralentir les injections de liquidités dans l'économie si la croissance se raffermissait.
Or les injections de liquidités de la Fed dans le système financier américain ont tendance à stimuler les achats d'actifs jugés risqués, comme les matières premières, tout en contribuant à diluer la valeur du dollar -- une dépréciation du billet vert qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
Tout changement de cap monétaire de la Fed pourrait donc potentiellement réduire l'attractivité des achats d'or noir.
Cependant, "en l'absence de statistiques ou d'évènements macroéconomiques (mardi), les opérateurs devraient déjà tourner leur attention vers la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)" prévue vendredi à Vienne, précisaient les experts de Commerzbank.
Le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazroui a jugé la semaine dernière, conformément à la ligne saoudienne, que le niveau actuel des cours était "convenable et équitable", ce qui rend probable un maintien du plafond actuel de production du cartel, fixé à 30 millions de barils par jour pour l'ensemble des États-membres.
Même si la production totale de l'Opep dépasse largement ce plafond, s'étant établie à 30,7 mbj en avril selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), "la réunion de vendredi ne devrait pas être particulièrement mouvementée, l'organisation devrait conserver le statu quo tout en rappelant son attachement au seuil des 100 dollars (le baril de Brent)" comme prix jugé raisonnable, soulignaient les experts du cabinet JBC Energy.
Or, après être brièvement tombés sous le seuil de 100 dollars à Londres mi-avril, pour la première fois depuis l'été 2012, les cours du brut ont depuis regagné du terrain, ce qui pouvait contribuer à rassurer les pays producteurs.
Le Venezuela a cependant indiqué lundi être disposé à une réduction de la production de pétrole, si l'Opep le décidait, afin d'éviter que le prix brut ne s'installe sous la barre des 100 dollars.
rp
(AWP / 28.05.2013 12h45)