Le brut finit en baisse à New York, prudent avant un long week-end
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont fini en légère baisse vendredi à New York, dans un marché prudent et peu animé avant un long week-end férié aux Etats-Unis et sur fond d'interrogations persistantes sur les intentions de la Banque centrale américaine (Fed).
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a cédé 10 cents à 94,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A l'inverse, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 102,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Les cours du brut se sont "consolidés après les mouvements nets observés au cours des derniers jours", a noté Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Les prix du WTI, qui ont oscillé cette semaine entre un plus haut au-dessus de 97 dollars lundi et un plus bas tout juste au-dessus de 92 dollars jeudi, se sont maintenus vendredi au-dessus des seuils techniques de 93 et 94 dollars le baril.
Les volumes d'échanges sont restés par ailleurs peu animés à l'orée d'un long week-end aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, en raison d'un jour férié, les marchés financiers restant fermés lundi à New York et à Londres.
Or "les courtiers préfèrent adopter un ton prudent et alléger leurs positions, particulièrement à la hausse, avant cette fermeture prolongée compte tenu du contexte économique incertain dans le monde" qui inquiète les courtiers sur les perspectives de la demande en brut, a expliqué Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Les prix de l'or noir ont cependant bien remonté la pente en cours de séance, dans un mouvement de rebond similaire à celui observé la veille.
Ce rebond s'expliquait en partie par une hausse des contrats sur l'essence et les produits raffinés alors que des problèmes de raffinage du pétrole lourd canadien dans le Nord des Etats-Unis persistaient, selon Phil Flynn, de Price Futures Group.
L'instabilité du marché reflète aussi, selon M. Yawger, "l'incertitude des opérateurs qui tentent toujours de comprendre la teneur du message de la Fed et de digérer les indications qu'elle a données mercredi".
Le président de la Fed, Ben Bernanke, avait indiqué que la banque centrale américaine voulait éviter un tour de vis "prématuré" de sa politique ultra-accommodante, mais qu'elle se tenait prête à ralentir les injections de liquidités dans l'économie si la croissance se raffermissait.
Or ces injections de liquidités dans le système financier américain ont tendance à stimuler les achats d'actifs jugés risqués, comme les matières premières et le brut. Tout changement de cap pourrait donc potentiellement réduire l'attractivité des achats d'or noir.
Dans ce contexte, les opérateurs ont peu réagi au net rebond, supérieur aux attentes, des commandes de biens durables en avril aux Etats-Unis.
Autre facteur de nervosité: sur le front de l'offre aux Etats-Unis, les réserves de brut se maintiennent à des niveaux historiques, proches du record en 31 ans atteint début mai, ce qui implique une demande toujours terne de la première économie mondiale.
Les investisseurs étaient également dans l'attente de la tenue d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les membres se retrouveront le 31 mai au siège du cartel à Vienne, avant d'effectuer des mouvements majeurs sur le marché de l'or noir.
rp
(AWP / 27.05.2013 06h21)