Le brut ouvre en nette baisse à New York, miné par un indicateur chinois
Vers 13H20 GMT/15h20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 1,53 dollar à 92,75 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours du brut poursuivaient ainsi leur fort mouvement de baisse entamé la veille à New York avec un recul de près de deux dollars, dans un marché secoué par des craintes sur la demande mondiale et pâtissant d'une fuite généralisée des valeurs risquées.
"Tout cela a été provoqué par la sortie d'un indicateur chinois qui a montré que la production manufacturière du pays se contractait, et cela a rendu les marchés fous, surtout au Japon où l'indice Nikkei a perdu plus de 7%", a expliqué Matt Smith, de Schneider Electric.
En effet, cette première contraction de la production manufacturière en Chine depuis sept mois, annoncée pour mai par la banque HSBC, est perçue par les experts comme un signal que la croissance du géant asiatique, la deuxième économie mondiale, devrait continuer à ralentir.
Ces chiffres réveillent les craintes des opérateurs "qui souhaitent que la Chine continue à guider les autres économies mondiales en termes de croissance, alors que la zone euro s'enfonce" en récession, a résumé Matt Smith.
"Cela fait peur pour la demande en brut et toutes les autres matières premières", a-t-il poursuivi.
Dans ce contexte, la publication d'un indicateur hebdomadaire meilleur que prévu dans le secteur de l'emploi américain avant l'ouverture de la place new-yorkaise n'a eu que peu d'impact sur les cours du brut dans les échanges électroniques, qui ont continué leur glissade.
Des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) laissant anticiper mercredi "une réduction du rythme de ses rachats d'actifs au cours de ses prochaines réunions si la situation du marché de l'emploi montrait des signes durables d'amélioration" ont également participé à la faiblesse du marché, ont noté les experts de Commerzbank.
En effet, la politique très accommodante menée par l'institution américaine est perçue comme un moteur essentiel de l'achat des investissements jugés risqués, comme le brut.
Les statistiques sur la situation des réserves de brut aux Etats-Unis, qui restent proches de leur plus haut en au moins 31 ans atteint début mai, intensifiait par ailleurs ce recul, en alimentant des inquiétudes sur la demande du premier consommateur mondial d'or noir.
rp
(AWP / 23.05.2013 15h40)