Le brut poursuit son repli, plombé par la Fed et un indicateur chinois
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 101,87 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de mercredi. Le prix du baril de Brent est tombé jeudi à 101,06 USD, son niveau le plus bas en trois semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet --dont c'est le deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence-- perdait 89 cents à 93,39 USD.
Mercredi, les cours du brut avaient commencé à accentuer leur repli alors que le président de la Fed Ben Bernanke s'exprimait devant la Commission économique du Congrès américain.
En effet, M. Bernanke a indiqué que la banque centrale américaine veut éviter un tour de vis "prématuré" de sa politique ultra-accommodante mais qu'elle est prête à ralentir les injections de liquidités dans l'économie si la croissance se raffermit.
"Ben Bernanke a laissé la porte ouverte à une réduction du programme de (rachats d'actifs) si l'économie continue de progresser. Ceci a eu pour conséquence de renforcer le billet vert et par conséquent d'affaiblir les matières premières libellées en dollar", dont le pétrole, commentait les analystes de Saxo Banque.
De plus, les mesures de soutien de la Fed à l'économie se traduisent par des injections de liquidités dans le système financier américain , ce qui a pour effet de stimuler les achats d'actifs jugés risqués, comme les matières premières. Une réduction de ces mesures aurait donc l'effet inverse.
En outre, les inquiétudes liées à la demande mondiale d'or noir continuaient de peser sur les cours au lendemain de l'annonce d'un recul moindre qu'attendu des réserves américaines de brut lors de la semaine achevée le 17 mai.
Selon les chiffres diffusés mercredi par le Département américain de l'Énergie (DoE) les stocks de brut ont reculé de 300.000 barils, soit deux fois moins que prévu par les analystes, et restent ainsi proche de leur plus haut niveau depuis 31 ans atteint début mai.
Et les réserves d'essence, très surveillées avant la saison estivale des grands déplacements en voiture, ont contre toute attente bondi de 3 millions de barils, une hausse de nature à alimenter les inquiétudes des opérateurs sur la demande américaine alors qu'approche l'été, saison traditionnellement marquée par de grands déplacements en automobile.
Par ailleurs, en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde derrière les États-Unis, la production manufacturière s'est contractée en mai, et pour la première fois depuis octobre, de la production manufacturière, selon l'indice PMI des directeurs d'achats publié jeudi par la banque HSBC.
"Ce chiffre soulève de nouvelles inquiétudes quant à la santé de l'économie chinoise", soulignait-on chez Saxo Banque.
al
(AWP / 23.05.2013 12h55)