Le brut finit en baisse à New York, dans un marché sur ses gardes
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont fini en baisse mardi à New York, après avoir évolué dans une fourchette étroite de prix à la veille de la sortie des stocks de brut hebdomadaires aux Etats-Unis et d'un discours du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'était le dernier jour de cotation, a perdu 55 cents à 96,16 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 103,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 89 cents par rapport à la clôture de lundi.
"Les cours du pétrole font les frais ces derniers temps d'une bataille entre des forces opposées", a commenté Rich Ilczyszyn, de iiTrader.
"D'un côté le marché du brut est amplement approvisionné, de l'autre, le marché actions (américain) pousse toujours plus haut et il est de saison, avant le week-end (férié dit) de Memorial Day, que les prix montent avant le début des départs en vacances" et l'augmentation anticipée de la demande en essence, a-t-il précisé.
Les prix évoluent de fait depuis quelques semaines dans une fourchette de prix très limitée, de 92 dollars à 97 dollars le baril.
"Une telle évolution annonce un fort coup de barre, à la hausse ou à la baisse, d'ici peu", a estimé M. Ilczyszyn.
Les courtiers regardaient notamment avec anxiété du côté de la banque centrale américaine, dont le patron, Ben Bernanke, doit s'exprimer mercredi devant une commission du Congrès américain, avant la diffusion des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution.
Nombreux, en effet, étaient ceux qui anticipaient des indications sur un éventuel changement de cap de la Fed, qui procède à des achats massifs d'actifs financiers pour stimuler l'économie américaine.
Si l'annonce d'un ralentissement de ces injections de liquidités pénaliserait les achats d'actifs considérés plus risqués, comme les matières premières, cela se traduirait également par une baisse du dollar, favorable aux achats de brut.
Les opérateurs restaient aussi prudents à la veille de la diffusion des chiffres du département de l'Energie américain (DoE) sur les réserves de brut, qui sont considérés comme un baromètre de la demande du géant américain.
"On s'attend à ce que le ministère annonce un recul des stocks de brut", a souligné Matt Smith, de Schneider Electric.
Ces anticipations, que les experts justifiaient par une accélération saisonnière de l'activité des raffineries avant l'été, ont limité le recul des cours, alors que les réserves d'or noir s'étaient hissées début mai à des plus hauts en 31 ans.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient quant à eux sur une stabilisation des stocks de brut lors de la semaine achevée le 17 mai. Les réserves d'essence devraient avoir reculé de 100'000 barils et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) baissé de 300'000 barils.
Sur le front de l'offre, le marché surveillait la nouvelle montée des tensions en Syrie depuis ce week-end, après une attaque des forces armées gouvernementales contre Qousseir, longtemps un bastion rebelle dans le centre du pays.
Ces tensions en effet laissaient craindre une escalade des tensions dans la région, et d'éventuelles perturbations dans l'approvisionnement en pétrole, a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
De plus, "une série d'attaques à la bombe en Irak a souligné le fait que la situation reste précaire pour ce pays gros producteur de pétrole", ont noté les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 22.05.2013 06h21)