Le brut monte légèrement, la prudence sur la demande persiste
Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, valait 104,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 32 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin gagnait 20 cents à 95,36 dollars.
Les prix du baril avaient profité jeudi d'un accès de faiblesse du dollar face aux grandes devises -- qui avait rendu plus attractifs les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine pour les investisseurs détenteurs d'autres devises.
"Outre ce recul du billet vert, le WTI avait été aidé par une petite vague d'achats motivée par la relative bonne tenue des marchés boursiers" new-yorkais, qui ont passé la majeure partie de la séance en territoire positif avant de terminer autour de l'équilibre, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, "l'appétit des investisseurs pour les actifs à risque (dont le pétrole) a fluctué au cours des échanges jeudi", et "les salves de statistiques économiques décevantes dans la zone euro et aux Etats-Unis freinent les gains du pétrole", en ravivant les inquiétudes sur la croissance économique mondiale et les perspectives de la demande énergétique.
Les Etats-Unis ont fait part jeudi d'une forte hausse de 9,75%, supérieure aux attentes, des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, tandis que dans l'immobilier, les mises en chantier de logement ont accusé leur plus forte baisse depuis février 2011 en avril après deux mois consécutifs de hausse.
Et de l'autre côté de l'Atlantique, le Produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro pour le premier trimestre, publié mercredi, s'est révélé inférieur aux attentes, confirmant la poursuite de la récession au premier trimestre 2013.
Par ailleurs, le dollar se reprenait vendredi, ce qui était susceptible de peser sur les achats de brut, et "il est difficile d'imaginer les prix du pétrole résister durablement à un renforcement du dollar, étant donné la surabondance de l'offre d'or noir sur le marché", avertissaient les experts de Commerzbank.
Alors que les stocks américains de brut restent non loin du record depuis 31 ans atteint début mai, les investisseurs s'inquiètent aussi du net accroissement en avril de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Selon des estimations publiées jeudi par le cabinet Oil Movements, qui recense les déplacements de tankers dans le monde, les acheminements par mer de brut en provenance des pays de l'Opep devraient avoir augmenté de 220'000 barils par jour au cours de la période de quatre semaines entamée le 4 mai.
"Cette production accrue de l'Opep ne va pas aider à diminuer le surplus" de l'offre mondiale d'or noir, commentait-on chez Commerzbank, estimant que le cartel pompe actuellement chaque jour "environ un million de barils de plus que nécessaire".
Dans ces conditions, "il faut s'attendre à ce que les marchés du brut se retrouvent à nouveau sous pression" dans les prochaines séances, avec "un possible mouvement de prises de bénéfices la semaine prochaine", avançait M. Kryuchenkov.
jh
(AWP / 17.05.2013 13h38)