Le brut se reprend, aidé par un accès de faiblesse du dollar
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 103,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 84 cents à 95,14 dollars.
Après avoir évolué en repli jusqu'à l'ouverture des marchés américains, les cours du baril ont effacé leurs pertes et gagné du terrain, aidés par des achats à bon compte après la récente baisse des prix, sur fond d'affaiblissement du dollar.
"On ne manque pas d'indicateurs décevants aux États-Unis ce jeudi", avec notamment une nette progression, supérieure aux attentes, des inscriptions hebdomadaires au chômage ainsi qu'une forte baisse des mises en chantier de logements en avril, "mais ces statistiques n'ont pas pénalisé le marché pétrolier", observait Fawad Razaqzada, analyste de GFT Markets.
En effet, plombé par ces statistiques moroses, le dollar se repliait face aux autres grandes devises et "cela a soutenu le rebond des prix du brut", en rendant plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises, soulignait M. Razaqzada.
Pour l'analyste, le marché était également aidé par l'accélération de la croissance économique au Japon (gros consommateur de brut) au premier trimestre, "ce qui confirme que les mesures d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon (pour stimuler l'activité, ndlr) portent leur fruits".
Cependant, si le WTI new-yorkais évoluait en franche hausse, le Brent oscillait en fin d'échanges européens dans une fourchette étroite autour de l'équilibre -- signe de la prudence persistante des investisseurs, toujours inquiets de la surabondance de l'offre pétrolière dans le monde, et en particulier aux États-Unis, premier pays consommateur de brut au monde.
Le Département américain de l'Énergie (DoE) a certes fait état mercredi d'une légère diminution, sur la semaine achevée le 10 mai, des stocks américains de brut (qui avaient atteint la semaine précédente un niveau record depuis 31 ans) mais les réserves d'essence et de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) ont fortement gonflé, prenant par surprise les analystes.
Le rapport de l'Agence internationale (AIE) publié mardi, qui a fait état du fort accroissement de la production pétrolière mondiale dû à l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels en Amérique du Nord, avait auparavant déjà contribué à refroidir le marché.
Par ailleurs, les perspectives de la demande énergétique mondiale continuent d'inquiéter les opérateurs: outre une salve d'indicateurs moroses aux États-Unis, "les chiffres de la croissance économique de la zone euro (publiés mercredi) ne donnent aucune raison aux opérateurs de se réjouir, et ont accru la pression sur le marché", soulignait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Selon lui, les prix du baril "pourraient s'enfoncer encore un peu" à court terme, dans un marché fragile "suspendu aux publications macro-économiques".
rp
(AWP / 16.05.2013 18h31)